Dans ce qui convient désormais d’appeler l’affaire Guinée Fondis International, on ne peut surtout pas donner carte blanche à nos services de sécurité dans la pratique de procédures extrajudiciaires fortement attentatoires au principe du respect des droits de l’Homme et du citoyen, le droit à un avocat, à un procès équitable et au respect de la procédure judiciaire conformément à nos textes et non aux humeurs d’un officiel.
On nous apprend qu’une ONG denomée Guinée Fondis International, financée par le Quatar, recruterait plus de 2 mille jeunes guinéens pour superviser la construction d’églises et d’autres infrastructures sociales de base en faveur des communautés. Prétendant entrain de mener des enquêtes autour de ce sujet, le Directeur Général de la police, Bangaly Kourouma, a ordonné l’arrestation, puis la détention de cinq jeunes au nom d’une prétendue mesure préventive qu’il n’a invoquée que lorsque certains proches de ces jeunes ont attiré l’attention de la presse.
Pour le moment, non seulement la version des jeunes jusque-là en détention, n’intéresse personne dans le débat public que cette affaire suscite, mais aussi l’on se tait sur le sort injuste à eux réservé. Depuis plusieurs jours, ces jeunes sont détenus dans un commissariat de la place, situé dans la commune de Ratoma.
Selon nos informations, tout cela se passe sans que les mis en cause n’aient droit à l’assistance d’un avocat. Au dernières nouvelles, le procureur de la République non plus n’en n’était pas informé, alors que le délais de la garde à vue (48 heures) est expressément violé à moins que ce qui se passe dans cette affaire échappe à toute procédure judiciaire.
Malgré la reforme du système de défense et de sécurité, des citoyens se plaignent souvent de procédures extrajudiciaires et de trafic d’influence dont l’objectif le plus souvent est de procéder à du chantage. En attendant que le tout soit tiré au clair, il y a cinq citoyens dont le droit à une procédure judiciaire conforme à la loi est bafoué par le Directeur Général de la Police, Bangaly Kourouma.
Thierno Amadou M’Bonet Camara