La ministre de la Santé a fait part de ses interrogations sur ce dispositif, considéré comme une aide pour arrêter de fumer par ses utilisateurs.
Cinq cent mille Français seraient désormais convertis à la cigarette électronique. Face à ce succès grandissant, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a décidé de réclamer une enquête sur les effets de ce dispositif. Elle l’a annoncé mardi 5 mars sur France info. « J’ai demandé à mes services de me dire très précisément de quel type de produit il s’agit : est-ce qu’on peut considérer que c’est un produit de grande consommation ? Est-ce que c’est un dispositif médical ? », s’est interrogée la ministre.
« Il nous faut faire une évaluation bénéfices-risques de ce dispositif qui pose un certain nombre de questions », a-t-elle ajouté. Selon elle, il « faut faire preuve de prudence » car les Français essayant d’arrêter de fumer sont « des centaines de milliers » à consommer cette cigarette électronique.
La composition en question
Le produit s’est développé depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics comme une alternative à la cigarette classique. A la différence qu’il émet de la vapeur perçue comme inoffensive, et non de la fumée.
Comme l’explique Le Figaro, la composition du produit en fait toutefois tiquer certains. Les e-cigarettes contiennent en effet des solvants variés (comme le propylène glycol ou la glycérine végétale), des arômes et, parfois, de la nicotine. Le mélange se présente sous une forme liquide et finit par être inhalé par l’utilisateur.
Les réticences du milieu médical
Si la cigarette électronique fait fureur parmi les fumeurs, ce n’est pas le cas chez les experts de la santé. Pour l’Agence nationale du médicament (ANSM), elles contiennent des quantités de nicotine plus ou moins importantes, qui, même à des concentrations faibles, peuvent « conduire à des effets indésirables graves ». C’est aussi l’avis de la Société européenne des maladies respiratoires (en anglais), qui déconseille l’utilisation de ces cigarettes, rapporte Le Monde.fr.
Même scepticisme chez les praticiens. « En tant que médecin, je ne peux pas recommander la cigarette électronique », confie ainsi Bertrand Dautzenberg, spécialiste du poumon à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à l’Agence France-Presse. Avant de nuancer : « Je laisserais faire un gros fumeur qui veut s’y mettre. Avec la cigarette, c’est 50% de chances de se tuer. Avec la cigarette électronique, on ne sait pas trop, mais a priori c’est moins. »