Si les femmes fument de moins en moins, les hommes, eux, sont de plus en plus nombreux à adopter cette pratique néfaste.
À Alger, mi-octobre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a taclé les fabricants de tabac (Philip Morris, British American Tobacco, etc.), accusés de se rabattre sur des marchés moins réglementés, les pays africains notamment. L’institution a également pointé les commerces illégaux, qui sont de gros fournisseurs.
Ses représentants régionaux ont rappelé leur ambition d’éradiquer la menace que fait peser le tabac sur la santé, une décennie après l’entrée en vigueur d’une convention-cadre antitabac internationale que 43 États africains ont ratifiée.
Pourtant, sur le papier, Africains et Africaines sont sages. Selon l’OMS, 18 % des hommes du continent consomment du tabac, loin derrière les 30 % qui s’en grillent au moins une par jour dans le monde. Encore mieux : 3 % seulement des Africaines fument.
Mais ce paysage cache bien des disparités : les Égyptiens, par exemple, qui comptent 16,5 millions de fumeurs, se classent parmi les 20 nations les plus accros sur terre. Et la tendance est à la hausse, particulièrement chez les hommes.
En exhumant les données disponibles – celles de l’OMS, incomplètes, ne doivent pas être prises au pied de la lettre –, il ressort une augmentation quasi généralisée de la consommation de tabac fumé (cigarettes, cigares, pipes, chichas, joints de cannabis…), quotidiennement ou non, par les hommes âgés de 15 ans et plus. En 2015, ils sont 60 % en Sierra Leone, devant, sans surprise, l’Égypte (49,9 %), le Maroc (45 %), la Mauritanie (44 %) et le Congo (43 %). Pis, entre 2000 et 2015, le nombre de fumeurs a crû dans 15 des 24 États passés au crible par JA. Seuls les pays d’Afrique australe réduisent leur score.
À l’inverse, les grandes fumeuses montrent l’exemple : en Sierra Leone, en Namibie, aux Comores, en Afrique du Sud et au Malawi, la consommation a été divisée de moitié. Seules les Congolaises poussent le vice plus loin.