Après la victoire de Trump, la question qui se pose désormais est celle des conséquences pour l’Afrique. Un continent que le nouvel occupant de la Maison blanche connaît si peu.
L’un des rares points communs entre le programme de Hilary Clinton et celui de Donald Trump était le peu de place qu’ils accordaient à l’Afrique. Mais du côté républicain, au manque d’intérêt s’ajoute une ignorance outrancière du continent – et de la politique internationale en général.
Vers le retour de l’isolationnisme américain ?
Pendant sa campagne, Donald Trump a multiplié les analyses géopolitiques farfelues – au mois d’août il accusait Obama d’être le fondateur de Daesh – et avait même parfois du mal à prononcer le nom de certains pays comme la Tanzanie. L’ex-candidat républicain n’a cependant cessé de dénoncer la politique interventionniste américaine au Maghreb et au Moyen Orient. « La diplomatie américaine a fait erreur sur erreur en Irak, en Égypte et en Libye jusqu’à l’enlisement d’Obama en Syrie (sic). Chacune de ses actions ont jeté la région dans le chaos et a donné à l’État islamique la place dont il avait besoin pour prospérer », déclarait-il ainsi le 27 avril. Et de regretter Sadam Hussein, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi… après avoir soutenu à l’époque les interventions qui ont causé la chute des leaders irakien et libyen. Sur la question syrienne, il est aujourd’hui sur la même ligne que son homologue russe Vladimir Poutine qu’il admire : Bachar al-Assad doit rester au pouvoir.
Alors, l’arrivée de Trump sonnera-t-elle la fin de l’interventionnisme américain ? Difficile de tirer des conclusions avec certitude tant les prises de positions de Trump sont erratiques, notamment lorsqu’il promet une « position neutre » sur la question palestinienne tout en chantant les louanges du « winner » Benyamin Netanyahou.
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En attendant, plusieurs leaders africains ont déjà fait part de leur satisfaction de voir Trump arriver au pouvoir. Un président isolationniste pourrait arranger les affaires de certains, notamment ceux qui cherchent à jouer les prolongations au pouvoir et qui ne supportaient plus les leçons de morale d’un Barack Obama.
L’épisode Manafort
Donald Trump a eu pendant plusieurs mois Paul Manafort comme directeur de campagne. Personnage politique bien connu sur le continent africain pour avoir conseillé, entre autres, Mobutu au Zaïre, Barre en Somalie ou encore Obiang en Guinée équatoriale. Sa collaboration avec le candidat républicain a cependant pris fin en août après qu’il a été impliqué dans une affaire de corruption en Ukraine. Sur les question de politique étrangère, Trump est aujourd’hui conseillé par Jeff Session sénateur de l’Alabama depuis 1997.
Une vision caricaturale de l’Afrique
L’Afrique n’a pas été une priorité de la campagne de Trump qui a principalement axé son discours sur l’économie américaine et les délocalisations de ses industries en Amérique du Sud et en Asie. Si l’on veut se donner une idée de la vision (misérabiliste) qu’il se fait du continent, il vaut mieux ainsi se référer à l’historique de son compte Twitter. Et ce n’est pas glorieux.
En 2013, il donne ainsi son jugement sur l’aide au développement et sur la capacité du continent à en faire un bon usage : « Chaque penny des 7 milliards versés par Obama à l’Afrique sera volé. La corruption est endémique ! »