Le président guinéen était de passage au cours de la semaine du 5 décembre à Paris, où il a été reçu par François Hollande et a rencontré quelques personnalités – Ségolène Royal, Stéphane Le Foll, Michèle Alliot-Marie (une amie de jeunesse), notamment.
Alpha Condé a tiré profit de son séjour pour « mettre les choses au point » à propos de la controverse portant sur le mégagisement de fer de Simandou. Non, il n’était pas informé du « contrat » de lobbying conclu en 2011 entre le groupe Rio Tinto et son ami François Polge de Combret (aux termes duquel ce dernier aurait perçu une commission de 10,5 millions de dollars), qui ne le « concerne pas ».
Quant aux soupçons de rétrocommissions dont aurait bénéficié la présidence guinéenne dans le cadre de la signature de l’accord avec le groupe minier, Alpha Condé les juge « risibles » : « J’ai contraint Rio Tinto à verser 700 millions de dollars de pénalités à l’État et à lui octroyer gratuitement 15 % des actions s’il voulait renouveler sa concession, a-t-il confié à JA. La négociation a duré près de quatre mois, et Rio Tinto a fini par céder. Vous pensez sérieusement qu’ils m’ont payé pour leur avoir tordu le bras ? »
Pour le président guinéen, derrière ces insinuations se cache le diamantaire israélien Beny Steinmetz, qu’il a éjecté des blocs 1 et 2 du gisement de Simandou (concessions obtenues dans des conditions pour le moins opaques), peu après son arrivée au pouvoir en novembre 2010. Selon nos informations, le milliardaire aurait sollicité plusieurs personnalités proches d’Alpha Condé – dont Polge de Combret, Vincent Bolloré, Tony Blair et même un chef d’État voisin – pour négocier un arrangement. En vain. Réponse de Condé à ceux qui l’interrogent à ce sujet : « Ne vous mêlez pas de cela. »