Le «roi du diamant» a été placé sous arrêts domiciliaires. L’équivalent israélien du FBI, qui enquête sur lui depuis des mois, le soupçonne de versements corruptifs en Guinée. L’affaire occupe la justice genevoise depuis 2013. L’annonce, lundi matin à Tel-Aviv, de l’interpellation du diamantaire milliardaire Benny Steinmetz par l’Unité 433 de la police israélienne – l’équivalent local du FBI – a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux d’affaires de l’Etat hébreu. Car ce discret businessman est l’une des personnalités les plus respectées d’Israël, même s’il a longtemps résidé en Suisse et passé en France une grande partie de son temps. Interrogé «beazara», c’est-à-dire en tant que suspect, le diamantaire est accusé d’avoir, avec d’autres Israéliens ou ex-Israéliens résidant hors de l’Etat hébreu, corrompu des personnalités guinéennes. Cela afin de permettre au Benny Steinmetz group ressources (BSGR), l’une des branches de la holding familiale, d’obtenir d’importants gisements miniers au début des années 2000. Parmi les personnes soupçonnées d’avoir bénéficié des largesses de BSGR figurent plusieurs hauts fonctionnaires guinéens, l’ancien ministre des Mines Mahmoud Thiam – arrêté la semaine dernière à New York pour avoir touché de l’argent d’entreprises chinoises – ainsi que Mamadie Touré, la quatrième épouse de l’ex-président Lansana Conté, aujourd’hui installée aux Etats-Unis. A la demande de son homologue guinéenne, la justice suisse enquête également, depuis 2013, sur les faits de corruptions imputés à Benny Steinmetz. Car c’est par le biais de structures contrôlées depuis Genève que l’argent destiné à Mamadie Touré aurait transité. Quant à Benny Steinmetz, il se déclare «victime d’une cabale élaborée par le pouvoir guinéen afin de l’écarter de ce pays». Un argument qu’il a répété aux interrogateurs israéliens qui affirment, eux, détenir des éléments incriminants pour le diamantaire. «Nous sommes les gentils», avait encore affirmé Beny Steinmetz début novembre à Bloomberg en affirmant que son éviction de Guinée avait été fomentée par des concurrents comme le Britannique Rio Tinto, lui-même accusé d’avoir soudoyé l’actuel gouvernement guinéen par le biais d’un intermédiaire français basé en Suisse, François Polge de Combret. En tout cas, l’Unité 433 a ordonné l’interpellation de Beny Steinmetz au terme d’une enquête de plusieurs mois comprenant des écoutes téléphoniques et en collaboration avec les polices suisse, américaine et guinéenne. Lundi, son domicile ainsi que ses bureaux ont également été perquisitionnés. Des documents (un livre de comptes, notamment) ainsi que des mémoires informatiques ont été saisis. Si Benny Steinmetz se sait dans le collimateur des justices suisse et guinéenne, il a été surpris par l’opération israélienne. Encore plus lorsqu’il a appris que l’Unité 433 voulait le maintenir en garde à vue pour demander son placement en détention préventive. Mais Me Youval Sasson, son avocat, a convaincu le parquet financier de Tel-Aviv d’accepter une «simple» détention domiciliaire de quinze jours assortie d’une caution de cinquante millions de Shekels en cash (13 285 000,00 francs suisses) ainsi que d’une caution bancaire du même montant. In Le Temps (Suisse)
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