Un adage dit qu’à chaque jour suffit sa peine. De même, à chaque année suffit ses problèmes. L’an 2016, a vécu. Ceux qui y ont survécu entrent de plain-pied dans une ère nouvelle.
Une nouvelle année, toute neuve, ça impose une certaine remise en cause pour un nouveau départ. Pour cela, il convient de regarder en nous quelles tares ont survécu. Nombre des problèmes qui nous minent viennent des paroles, des mots qui, souvent, vont plus loin que notre pensée. Ce qui nous amène à poser le diagnostic suivant : les maux sont causés par les mots. Et, vu que les mots sont constitués de lettres, intéressons-nous à cette curieuse famille baptisée alphabet qui nous fait dire et écrire tout et n’importe quoi.
Dans cet abécédaire, chaque élément est aussi responsable. Car autant le A peut être arrogant, le B est bordélique, le C calomniateur, le D désastreux, le E source d’erreurs, le F plein de foutaises, le G grognon et guerrier, le H haineux, le I favorable à l’impunité, le J habitué aux jérémiades, le K kafkaïen, le L synonyme de Lucifer, le M menteur, le N profondément négatif, le O oppressif, le P porteur de pagaille, Q seulement préoccupé du qu’en-dira-t-on, le R renégat, le S servile, le T généralement traître, le U usurpateur, le V constamment vaniteux, le W rempli des odeurs de w.-c., le X xénophobe, le Y les yeux du mal et le… stop! Car le Z a horreur de la zizanie et trop c’est trop.
Pour faire bonne mesure, le Zorro de l’alphabet préconise un zeste de bonne humeur, un appel à la réconciliation pour redorer l’image de toute la famille. Car, dit-il, si les pessimistes ne voient dans le soleil qu’une chose qui sert à produire de l’ombre, il convient de reconnaître le rayonnement de l’astre du jour à sa juste valeur. De ce fait, il est possible de considérer que le A aimable, le B bon, le C courageux, le D dévoué, le E énergique, le F fantastique, le G génial, le H harmonieux, le I idéaliste, le J jouissif, le K opposé aux kafcidents, le L louable, le M magnifique, le N nécessaire, le O original, le P pacifique, le Q bourré de qualités, le R réconciliateur, le S salvateur, le T travailleur, le U universellement utile, le V garant de la vérité, le W doublement valeureux, le X et Y fiers d’être les inconnues des mathématiques, et… et puis Zut!
Si vous n’avez pas encore compris l’esprit de cette nouvelle logique, c’est que vous n’êtes pas prêt pour le 2017.
Ce jeu de mots, que dis-je, ce jeu de l’être, pardon de lettres, illustre notre société et les contradictions qui lui sont inhérentes. A l’instar des lettres de l’alphabet, saurons-nous nous surpasser pour nous jouer des maux qui nous assaillent pour retrouver, à l’échelle d’une famille, d’une nation, nos véritables lettres de noblesse?
Que cette année nouvelle nous offre cette opportunité et que cela soit écrit.
Abou Maco