Ce sont deux thèmes de nos jours cruciaux, de véritables problématiques pour les Etats africains.
Nos Etats n’ont jamais engagé de reformes structurelles depuis les indépendances. Le souci majeur des dirigeants a toujours été la conservation du pouvoir.
Le concept d’unité nationale, tant véhiculé par les politiques est dans l’entendement des mortels, la cohésion des composantes humaines d’une société, d’un Etat. Elle est donc par excellence, l’instrument primordial de l’action commune dans la nation.
Unité : caractère de ce qui est un unique, de ce qui est considéré comme formant un tout dont les diverses parties concourent à constituer un ensemble indivisible. Qualité de ce qui est homogène ; non composite.
Nation : communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, sociale et économique.
Quant à l’emploi, c’est un sujet qui constitue de nos jours une priorité pour nombre d’Etats et de gouvernements de par le monde.
En effet, la maîtrise du chômage est un élément essentiel pour le développement et l’unité nationale. C’est pourquoi, dans beaucoup de pays, des politiques et des stratégies sont mises en œuvre pour le juguler. Les dernières crises en Afrique résultent du manque de qualification et du manque d’emploi de la jeunesse.
En Guinée, les événements qui ont bouleversé la fin du régime de feu Lansana Conté en sont une illustration. La grande pauvreté des populations, ce qui touche le plus de jeunes qui se voient délaisser par le système politique qui ne les rassurent plus un avenir.
Aussi, les printemps arabes en sont une autre preuve éloquente, la question de l’emploi est une bombe sociale pour les Etats, ce vaste mouvement au nord de l’Afrique a fait basculer bon nombre de dictateurs. Le motif de tous ces soulèvements réside dans un engrenage de politiques de corruption, de détournement. Seul un groupe ou clan se partage les richesses du pays.
Ce désespoir crée le replie identitaire, on n’a plus confiance aux institutions de la république. On tombe de plus en plus dans l’irrationnel ; ce que nous observons en Guinée, les jeunes en grande partie sont versés dans l’ethnocentrisme. Un tour dans les cafés, les écoles, les familles, l’administration, les entreprise, les associations, sur la toile. Les jeunes s’associent à des buts purement identitaires, par le manque de vision des acteurs politiques qui exploitent négativement cette situation de la jeunesse.
Aujourd’hui, tout renforcement de cette notion juridique (unité nationale, ndlr) doit passer par le renforcement de l’identité nationale, ciment véritable de la nation et de l’appartenance à l’Etat.
Pour cela ; il convient de rapprocher les communautés à travers les liens linguistiques ; culturels, économique solides. En développant l’enseignement des langues nationales en finançant les activités culturelles pluriethniques, en renforçant les relations commerciales et le partenariat intercommunautaires, en favorisant les rencontres de jeunesse à travers des œuvres nationales communes, en rehaussant le niveau de vie passant par la création d’activités porteuses de richesse et d’emploi. L’emploi surtout pour les jeunes, la formation scientifique et citoyenne sera un atout pour le développement et le renforcement de l’unité nationale.
C’est à ce prix que les identités sociales, culturelles, linguistiques et économiques, éléments de définition de la nation se créeront et contribueront à renforcer l’unité nationale. Sans identité, il n’y a pas de nation. Et on ne renforce que ce qui existe.
Ibrahima Diané, consultant.