Lors de son passage à l’Assemblée Nationale ce lundi, 24 avril 2017, pour défendre le projet d’ammendement du code forestier, Aissatou Baldé, ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, n’a pas voulu répondre à l’une des préoccupations majeures des députés. Même les journalistes qui l’interrogeront, n’auront aucune réponse d’elle concernant ce sujet. Il s’agit de la société Forêt forte, accusée de dévaster la forêt.
« J’ai une sérieuse préoccupation concernant une société dont mon collègue Dr Christian a parlé tout à l’heure. Il s’agit de la société forêt morte, on l’appelle forêt forte mais il y a rien de fort dans cette société. Je crois qu’elle doit s’appeler forêt morte parce que tout ce qu’elle fait c’est de couper des bois sans que la Guinée n’ait aucun bénéfice. Il faudrait que le ministère de l’environnement, pour vraiment donner du crédit à des codes comme celui que nous sommes en train de voter, prenne des mesures urgentes pour bloquer les activités de cette société parce qu’elle coupe du bois et ne reboise absolument pas. En tant que membre de la commission des Finances, on a fouillé le budget et on n’a vu aucune trace de l’argent que cette société verserait à l’Etat. Nous ne voyons aucun intérêt donc à ce qu’une société viennent couper les arbres en République de Guinée, ne reboise pas et ne verse pas de l’argent à l’Etat », a déclaré le député Holomou Koni Kourouma.
Pour sa part, Fodé marega, député uninominal de Dinguiraye, s’interroge : « Tout à l’heure on a parlé de la société forêt morte, je voudrais savoir la convention de cette société forêt forte. Je me souviens qu’à l’époque cette convention avait été rejetée par l’Assemblée nationale. Alors, est-elle toujours en vigueur ? J’aimerais savoir quelles sont ses règles de fonctionnement et qu’en est il du renouvellement de cette convention ? ».
Ces députés et tous les autres qui avaient cru pouvoir tirer quelque chose du passage de madame Aissatou Baldé à l’Assemblée Nationale, concernant ce sujet, n’ont été que déçus parce qu’une fois au parloire pour répondre aux questions des élus, elle ne répondra qu’à très peu de questions posées, tout en prenant le soin de ne prononcer aucun mot concernant le sujet Forêt forte. Alors qu’elle avait encore du temps pour répondre aux interrogations, elle se contentera de promettre aux honorables députés de leur envoyer après, quelques réponses par rapport aux questions non répondues.
Devant les journalistes également, après l’adoption de son code, lorsque la question sur Forêt forte a été posée, Madame demande d’arrêter l’interview.
Beaucoup se demandent s’il s’agit d’un refus ou d’un manque de maîtrise du dossier. Toutefois, lorsqu’il posait ses questions, l’un des députés n’a pas manqué de rappeler que cette dame a longtemp servi en tant que haut cadre dans ce ministère avant d’être nommée ministre.
Thierno Amadou M’Bonet Camara