Le président guinéen Alpha Condé s’est rendu au Soudan les 29 et 30 mai dernier. Il a profité de son séjour pour engager une médiation entre le Soudan et l’Égypte, en prise à de vives tensions.
Qu’est allé faire le président guinéen, Alpha Condé, au Soudan les 29 et 30 mai ? Certes, il répondait à une invitation de son homologue Omar el-Béchir, qui l’avait convié à une « visite de travail et d’amitié » – on sait que le mandat d’arrêt émis par la CPI à l’encontre de ce dernier n’est pas reconnu par l’UA. Mais aussi, beaucoup plus discrètement, il a engagé une médiation entre le Soudan et son voisin égyptien.
À la suite des violents combats qui avaient opposé, les 20 et 21 mai, un groupe de rebelles du Darfour à l’armée soudanaise, la tension était vive lorsque Condé a atterri à Khartoum, el-Béchir reprochant à Abdel Fattah al-Sissi d’avoir autorisé la fourniture d’armements et de blindés égyptiens aux insurgés.
Excipant de sa qualité de président en exercice de l’UA, le Guinéen a joint le chef de l’État égyptien, puis obtenu une conférence téléphonique entre ce dernier et el-Béchir : « Vous êtes comme deux boxeurs sur un ring et moi je suis l’arbitre », a-t-il plaisanté.
L’initiative, pourtant improvisée, a semble-t-il porté ses fruits, puisque les ministres égyptien et soudanais des Affaires étrangères, Sameh Choukry et Ibrahim Ahmed Gandour, se sont depuis rencontrés afin de décrisper les relations. Entre-temps Condé était reparti, destination Bruxelles puis Berlin.