Le Général Siaka Sangaré, qui a conduit l’organisation du second tour des élections présidentielles de 2010 en Guinée, est en séjour à Conakry. Président du Réseau des Compétences Electorales Francophones, Délégué général aux élections de son pays, la République du Mali, il prend part à un séminaire sous régional portant sur les leçons à tirer des processus électoraux dans l’espace CEDEAO entre 2015 et 2016.
En marge de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, l’expert électoral a accepté d’échanger avec la rédaction de Mosaiqueguinee sur la Commission Electorale Nationale de Guinée, au cœur de tous les débats politiques dans le pays.
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Mosaiqueguinee.com : Votre expertise est avérée pour la Guinéens, pour avoir parachevé nos élections présidentielles de 2010. Aujourd’hui, comment observez-vous de loin le système électoral en Guinée ?
Siaka Sangaré : Entre 2010 et 2017, j’avoue qu’il y a eu une avancée notable en matière d’encadrement juridique, en matière d’institution et de logistique.
Mosaiqueguinee.com :Vous faites valoir vos compétences dans beaucoup d’autres pays, à votre avis, la Guinée doit-elle continuer avec l’actuelle CENI ou elle devrait se doter d’un autre type d’organe de gestion des électorale ?
Siaka Sangaré : Comme vous le dites, j’ai eu la chance de faire pratiquement tous les pays de l’Afrique francophone et même d’ailleurs. J’ai toujours dit que l’organe de gestion est celui qui inspire confiance aux acteurs politiques. Il n’y a pas une structure universelle à imposer. C’est en fonction de la culture et du contexte politique de chaque pays que l’organe de gestion est choisi. Et d’ailleurs, le protocole additionnel de la CEDEAO est clair là-dessus et précise que les organes de gestion électorale sont indépendants et /ou neutres et doivent avoir la confiance des protagonistes.
Mosaiqueguinee.com : Je vous pose la question parce qu’en Guinée actuellement, le débat porte sur le type d’organe, on se demande s’il faut une CENI politique comme c’est le cas aujourd’hui, ou un organe technique. Après votre départ, comme vous devez le savoir, notre CENI a été composée essentiellement de représentants de partis politiques.
Siaka Sangaré : Dans beaucoup de pays africains de l’ouest aujourd’hui, c’est ce que je vois. Allez-y au Niger, au Burkina, en Côte d’Ivoire, au Togo, c’est la même chose. La CENI du Mali, qui est une CENI de supervision, qui n’organise pas les élections, c’est la même chose. Donc je ne peux pas dire aujourd’hui qu’il faut absolument une CENI technique, une CENI politique ou un organe de gestion de l’Etat. J’avoue qu’il appartient aux acteurs politiques de se mettre d’accord pour un type d’organe de gestion électoral.
Mosaiqueguinee.com : Est-ce que depuis votre départ, vous apportez votre soutien, votre expertise à la CENI ?
Siaka Sangaré : Absolument. Je reste Guinéen de cœur. Donc à tous les niveaux et à toutes les rencontres, vraiment je défends la Guinée et je continue à assister. Depuis 7 ans, je suis le président du Réseau des Compétences Electorales Francophones dont la Guinée est membre. Très récemment, j’avais demandé à organiser un événement très important en Guinée au cours du quatrième trimestre de l’année 2017. Un séminaire qui porte sur les élections et la technologie. Jusqu’à présent nous sommes en train de voir si cette décision va être maintenue parce que je crois qu’il y a un renouvellement de la CENI en cours.
Mosaiqueguinee.com : Un conseil aux acteurs de la CENI dont certains viennent de destituer le président Bakary, créant ainsi une crise au sein de l’intuition.
Siaka Sangaré : J’avoue que je n’ai pas toutes les informations pour pouvoir donner des conseils, honnêtement. Tout de suite des camarades m’ont demandé à me rencontrer à 19 Heures, j’attends d’abord cette rencontre.
Mosaiqueguinee.com : Des camarades de la CENI ?
Siaka Sangaré : Oui, des camarades de la CENI
Mosaiqueguinee.com : Merci mon Général
Siaka Sangaré : Merci
Interview réalisée par Thierno Amadou M’Bonet Camara