La police israélienne a interpellé lundi le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz ainsi que plusieurs hommes d’affaires dans une enquête internationale sur des faits présumés de blanchiment d’argent, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Les enquêteurs israéliens ont également interpellé dans le même coup de filet Tal Silberstein, un conseiller du chancelier social-démocrate autrichien Christian Kern, a rapporté le tabloïd autrichien Oesterreich. Cette information n’a pas été confirmée dans un premier temps de source indépendante.
Tal Silberstein était un rouage important du parti social-démocrate autrichien dans la campagne pour les législatives anticipées prévues en octobre. Le parti a annoncé lundi dans un communiqué qu’il cessait de coopérer avec lui « à la suite des accusations judiciaires apparues aujourd’hui en Israël ».
La compagnie israélienne de télécommunications Bezeq a, quant à elle, informé la bourse de Tel-Aviv que son président par intérim, David Granot, avait été interpellé pour être interrogé, mais a assuré que les investigations ne concernaient pas Bezeq.
M. Steinmetz, héritier d’un groupe de diamantaires et cofondateur de Beny Steinmetz Group Resources, groupe de sociétés minières opérant à travers le monde, est la 17e plus grosse fortune d’Israël, avec une richesse évaluée à plus d’un milliard de dollars, selon le classement du magazine Forbes.
La police israélienne a indiqué avoir interpellé lundi matin cinq personnes soupçonnées d’avoir monté de fausses transactions, parmi lesquelles des opérations immobilières dans un pays étranger, et d’avoir fabriqué et utilisé de faux documents pour transférer et blanchir de l’argent.
Une source proche de l’enquête a confirmé à l’AFP que M. Steinmetz figurait parmi les cinq personnes interpellées.
Les interpellations, accompagnées de perquisitions aux domiciles et dans les bureaux de suspects, s’inscrivent dans le cadre d’investigations internationales, a dit la police sans plus de précisions.
M. Steinmetz est inculpé en Roumanie depuis mai 2016 pour « constitution d’un groupe criminel organisé, complicité de trafic d’influence et de blanchiment d’argent » dans une affaire de restitution frauduleuse de propriétés ayant coûté à l’Etat roumain 145 millions d’euros. Le parquet national roumain a ordonné son renvoi devant un tribunal.
Le nom de M. Steinmetz apparaît dans une autre affaire de corruption et de blanchiment, menée en coopération avec les polices américaine, suisse et guinéenne contre la corruption de fonctionnaires étrangers.
M. Steinmetz et d’autres Israéliens vivant à l’étranger sont soupçonnés d’être mêlés à une affaire portant sur « des pots de vin de plusieurs dizaines de millions de dollars donnés à des hauts fonctionnaires en Guinée en échange d’aide au développement de leurs affaires dans ce pays », avait indiqué la police israélienne à l’époque.
M. Steinmetz, 61 ans, avait été entendu dans cette enquête en décembre 2016, puis assigné à résidence. Son groupe, BSGR, avait qualifié les accusations de pots-de-vin de « dénuées de tout fondement ». BSGR avait accusé le gouvernement guinéen d’être l’instigateur des investigations pour « priver (le groupe) de ses droits ».
En 2014, un rapport gouvernemental guinéen avait recommandé l’annulation de la concession minière accordée à Beny Steinmetz pour la mine de fer géante de Simandou, estimant qu’il l’avait obtenue par « corruption », ce qu’avait réfuté le groupe de M. Steinmetz.
Après sa prise de fonctions en décembre 2010, le président guinéen Alpha Condé avait lancé des enquêtes anticorruption pour récupérer le contrôle des richesses naturelles de son pays.
AFP)
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