À l’occasion d’un discours télévisé prononcé dimanche à l’occasion d’une fête nationale, le roi Mohammed VI s’est félicité de la politique menée par son pays en Afrique, se posant en défenseur des intérêts du continent. Il a également gracié 415 personnes dont 13 condamnées pour terrorisme.
« Le choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique n’a pas été le fruit d’une décision fortuite » mais « l’aboutissement d’une méditation profonde et réaliste », a déclaré Mohammed VI à l’occasion des 64 ans de la « Révolution du roi et du peuple », une fête nationale célébrée dimanche 20 août.
La politique continentale du Maroc « s’articule autour de la promotion des intérêts communs par la mise en place de partenariats solidaires gagnant-gagnant », a affirmé le souverain, qui s’est félicité du lancement de « mégaprojets de développement » destinés à « améliorer les conditions de vie des populations africaines ».
Le roi a cité parmi ses « mégaprojets » le gazoduc qui devrait relier le Maroc et le Nigeria par la façade atlantique de l’Afrique de l’ouest, dont le lancement a été annoncé fin 2016.
« Nous sommes engagés actuellement à construire une Afrique sûre d’elle-même, solidaire, unie autour de projets concrets, ouverte sur son environnement », a assuré le monarque marocain.
Retour au sein du l’UA
Après son retour réussi au sein de l’Union africaine (UA) début 2017, le Maroc s’était porté candidat pour devenir membre de la Cedeao, développant en conséquence une intense activité diplomatique en Afrique de l’Ouest pour y parvenir.
Lors de ce discours axé sur la diplomatie, Mohammed VI n’a pas évoqué les questions internes, notamment le mouvement de contestation qui agite la région du Rif (Nord), comme il l’avait fait fin juillet lors de la fête du Trône. « Le Maroc, c’est également cette dimension externe, qui ne change rien aux priorités nationales », a expliqué à l’AFP une source gouvernementale haut placée.
« Le discours du Trône était consacrée à l’agenda interne. Celui du 20 août vient le compléter par la dynamique externe qui s’est développée au cours de cette année », a ajouté ce responsable. Car 2017 a été pour le royaume une année « exceptionnelle » sur le front diplomatique, où le roi « s’est beaucoup investi », a-t-il conclu.
En revanche, le roi a profité de la fête nationale pour gracier 415 personnes « condamnées par différents tribunaux du royaume », dont 13 détenus « condamnés dans des affaires de terrorisme et ayant participé au programme Mossalaha (réconciliation) », et un détenu a bénéficié d’une « commutation de sa peine de mort en peine limitée à 30 ans », a annoncé le ministère de la Justice.