Nantenin Condé, communément appelée Damba, est une cinéaste très connue de la troupe « Sodia ». Après des années de succès et travail laborieux pour la valorisation de notre culture, la cinéaste se dit déçue du sort que la Guinée réserve à ses fils qui l’ont rendue fière.
Elle a accordé une interview à une journaliste de Mosaiqueguinee.com. Cette autre icône du cinéma guinéen accepte d’évoquer des difficultés rencontrées par elle et d’autres cinéaste de son temps.
« Je suis malade depuis pratiquement une semaine. C’est moi-même qui paye les médicaments. Je regrette d’avoir été artiste, car je n’ai eu aucun intérêt dans ce métier. Quand nous regardons le Nigeria, le Ghana, le Burkina, le Mali.., tous ceux-ci ont commencé le cinéma après nous, sont dans des villas. L’occident est devenu un lieu de promenade pour eux. Quant à nous, rien ne bouge », dit-elle.
« Depuis qu’on a commencé la comédie en 1987, nous ne recevons rien de l’Etat. Il n’ y a que des personnes de bonne volonté qui nous font des gestes quelques fois. L’État ne fait aucun effort pour nous », a déploré Nantenin Condé.
« Nous interpellons encore une fois l’Etat, parce qu’on n’a plus d’espoir. Qu’ils acceptent de poser notre cas au chef de l’État. Nous sommes partis voir l’ancien ministre, Siaka Barry, la seule chose qu’on nous a proposée, était l’assurance. Chaque personne a versé deux cent mille. Le président aussi a donné une somme. Mais cette assurance n’apporte rien. Chaque année, nous renouvelons l’assurance. Pour le moment nous ne sommes pas partis voir le nouveau ministre qui est Bantama Sow, mais nous comptons former une délégation pour aller à sa rencontre. Koro Mamoudou souffrait du diabète, il a fallu l’intervention des nos ressortissants se trouvant à l’extérieur pour nous aider. Pourtant, nous travaillons pour le pays. C’est normal qu’il (Le pays Ndlr) puisse nous secourir quand nous sommes nécessiteux », a déclaré cette dame qui a reçu notre collègue chez elle dans un quartier situé dans la commune de Ratoma.
Kanté Mariame