Le mercredi 18 octobre 2017 matin dans l’émission ‘‘Les Grandes Gueules’’ d’Espace FM, nous avons suivi la sortie de l’ancien président de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot). Manifestement M. Salifou Camara alias Super V était en mal d’arguments.
Du début à la fin de l’émission, il était impossible de trouver dans ses paroles d’ancien dirigeant de la Féguifoot des éléments intéressants pour son argumentaire et au-delà sa défense et son autopromotion.
De quoi s’agit-il en effet? Le Comité Exécutif élu le 28 février 2017, par sens des responsabilités et conformément à l’éthique et aux instructions de la FIFA, a été amené à diligenter un audit pour juger de manière neutre et impartiale de la gestion de la Féguifoot de 2013 à 2015, avant de prendre les rênes du Football Guinéen. Pour ce faire, les nouveaux dirigeants du football guinéen ont eu recours à un cabinet international ayant pignon sur rue. Quoi de plus simple et normal.
En pareil cas, les résultats publiés à la suite d’une procédure, non seulement régulière mais aussi souple et consensuelle, ne saurait être contestée de manière aussi intempestive et tapageuse comme le fait en ce moment Salifou Camara alias Super V.
Pour tenter de se blanchir devant l’opinion publique, en lieu et place des cours et tribunaux, l’ancien président de la Féguifoot répand des dénégations là où l’on s’attend à des preuves de sa non-culpabilité. De même, il s’évertue laborieusement à couvrir Antonio Souaré des plus vilains défauts dont les plus ignominieux n’ont rien à voir avec le football et sa gestion.
Or, la démarche actuellement en cours, à savoir, celle des audits est une pratique rendue systématique et universelle par la FIFA. Ainsi, au moment où Super V s’égosille sur les ondes et le petit écran des dizaines voire une centaine d’associations sportives nationales à travers le monde font l’objet elles aussi d’un audit.
Dans le cas de la Guinée comme dans ceux de tous ces pays aucun résultat d’audit n’est publié sans l’aval de la FIFA qui examine tous les dossiers avant de se prononcer et de faire ses recommandations.
Les choses étant ce qu’elles sont et telles qu’elles se déroulent, nous ne voyons pas comment Super V se détourne de la terre entière pour se dresser contre Antonio Souaré sauf à reprocher à celui-ci de déroger aux principes de la FIFA de la bonne moralité et à la saine gestion du football guinéen.
De toute évidence, nous sommes là en présence d’un cas qui amène à se demander si Super V dans son embarras actuel ne cherche pas à plonger dans un monde kafkaïen et d’y entraîner tous les guinéens. Tenez ! Selon les élucubrations de l’ancien président de la Féguifoot, aucun rapport d’audit n’existe. Et s’il en existe un, laisse-t-il entendre, il ne peut qu’être le fruit d’un bricolage voire d’un montage satanique élaboré par Antonio Souaré et un comparse qui a un cabinet d’audit. Sic !
Concernant les montants compromis au cours de sa gestion, il dit par exemple, en parlant des 834 000 euros mis à sa disposition par la société MTN aux fins de promouvoir la candidature de la Guinée pour l’organisation d’une CAN en 2019 ou 2021, que cette somme a servi à payer les frais d’élaboration du dossier de la Guinée.
Mais prenant les guinéens pour des canards sauvages ou des gens qui boivent par les narines, Super V se garde de dire comment il aurait procédé pour honorer cet engagement financier, comme s’il s’est fait remettre en main propre des espèces sonnantes et trébuchantes l’intégralité des 834 000 euros, et comme si cette somme était destinée à fructifier dans sa poche.
Là, on n’a pas besoin d’être grand clerc pour savoir qu’une telle opération bannit toute manipulation de liquidité et exige de procéder par virement bancaire ou par remise de chèques dûment établis. Il fait lire des courriers ministériels sollicitant le sponsoring de la société de téléphonie et se garde d’exhiber les trois lettres de payement signées par Salifou Camara Super V et Ibrahima Barry Blasco et demandant à la société générale des banques de verser le faramineux montant de 834 000 euros ( près de 10 milliards de francs guinéens ) en espèces sonnantes et trébuchantes à son comptable Aboubacar Soumah Morthon. Quelle malhonnêteté !
A part cet ordre d’encaissement délivré par Salifou Camara Super V et Ibrahima Barry Blasco au nom d’Aboubacar Morthon, aucune autre trace de ces 834 000 euros n’existe, en matière de pièces comptables. Si Super V prétends avoir payé la fantôme société, il n’a fourni aucune preuve bancaire attestant cette transaction. Pour quelle urgence Super V s’est il livré à cette si importante opération de sortie de près de 10 milliards de francs guinéens des comptes de la Fédération Guinéenne de Football ? Les membres du Comité Exécutif, qui se sont élevés contre l’opaque gestion de Super V jusqu’à sa chute, étaient ils informés de cette magouilleuse opération ? Un procès verbal d’une réunion du Comité Exécutif de la Fédération Guinéenne de Football autorise t- il cette sortie?
Si le faible niveau de Super V reste un secret de polichinelle, il était loin de l’imaginer trop ignorant au point de ne pas savoir que la législation bancaire, valable en Guinée mais aussi à la FIFA, interdit formellement le décaissement d’un tel montant en espèce, un acte catégorisé comme une opération criminelle.
Quelle fin urgente pourrait expliquer cet empressement à sortir près de 10 milliards de francs guinéens en moins de 3 jours ?
D‘ailleurs, si l’argent était destiné à préparer le dossier Guinée pour la candidature à la CAN, pourquoi ne l’a t’il pas directement fait transférer sur le compte de la société chargée de ce travail ? Quelle destination ou quel sort Super V et ses complices ont ils réservé à ces 834 000 euros? Le comptable Aboubacar Soumah Morthon avait-il pris l’avion pour aller les remettre en espèce à la société fantôme de Super V ?
Dans l’émission, Salifou Camara Super V affirme honteusement ne pas être au courant de ce sponsoring de MTN et fait lire un courrier ministériel demandant le versement du montant des 834 000 en faveur de la Fédération Guinéenne de Football. Voudrait-il insinuer ainsi que le compte de la Fédération Guinéenne de Football a été « utilisé » comme il n’a pas su si bien dire, pour couvrir un système de corruption bannit par les statuts de la FIFA et jugé intolérable. Au delà des divagations et injures mensongères, ce sont ces questions que l’analphabète et expert des faillites Saliou Camara Super V doit répondre devant les tribunaux.
Il est affligeant de constater que l’ancien président de la Fédération Guinéenne de Football, Salifou Camara Super V, est si ignare qu’il n’est pas capable de distinguer un conflit d’ordre sportif exclusivement réservé aux juridictions spécialisées des malversations financières (reprochées à sa gestion) passibles de poursuites devant les tribunaux ordinaires. Et dire qu’il a présidé aux destinées du Football Guinéen ! L’impasse était garantie.
De toute façon, qu’il veuille ou non, Salifou Camara Super V répondra de sa catastrophique gestion, de sa solitaire gestion, de sa sombre gestion, de son opacité. Et devant les tribunaux. Ce n’est pas en se livrant désespérément, sur les ondes, à l’exercice insensé et infructueux de vouloir salir un Homme, un Patriote si respecté par les Guinéens qu’il se tirera du trou dans lequel son sulfureux passé l’enfonce inexorablement.
Il est de peu d’importance de revenir sur d’autres pirouettes de Salifou Camara alias Super V attaché surtout à proférer des malédictions contre Antonio Souaré dont il a pourtant si souvent bénéficié des largesses et des faveurs.
Les circonstances font que deux personnalités totalement différentes pour ne pas dire divergentes voir antagonistes se retrouvent dans un même espace de débat. Antonio Souaré n’a jamais rien pris à l’Etat ou à une association privée. Au contraire, du matin au soir, tous les jours, Antonio Souaré paye de sa personne et de ses avoirs pour tirer la Guinée vers le haut et aider des milliers de guinéens à s’en sortir.
Pour ce qui concerne Super V, il ne quittait jamais les bureaux d’Antonio Souaré les mains vides ou les poches creuses. Super V ne saurait prouver le contraire. Il lui arrivait même d’effectuer plus d’un aller-retour par jour pour son propre bien auprès de son bienfaiteur qu’il n’avait de cesse d’encenser jusqu’au moment où celui-ci, dépité par le comportement mal saint de son protégé, lui a retiré sa caution morale sur le chemin des dernières élections à la Féguifoot.
Délassé et démuni, sachant sa cause perdue, voilà que Salifou Camara alias Super V se met à injurier et à vilipender celui à qui il doit beaucoup. Mais ce n’est pas pour son ingratitude qu’il faut aujourd’hui tenir Super V pour une personnalité de mauvais aloi. Tout son parcours d’hommes d’affaires et de gestionnaire est parsemé de scandales allant de déficits en déficits et de détournements en détournements.
Les cas les moins retentissants ne sont certes pas ceux de son passage dans les hydrocarbures, de sa mainmise sur l’ancienne société de commerce (SOCOMER) une compagnie nationale qu’il a mise à sac en un tour de main, après l’avoir affublé du logo aujourd’hui honni de Super V.
Ce Salifou Camara alias Super V a tort de dire qu’il n’existe aucun rapport d’audit avalisé par la FIFA assorti de commentaires et de recommandations de l’instance faîtière du football mondial.
Ce rapport existe bel et bien. Nous l’avons vu de nos propres yeux et nous avons compris ce qu’il contient et qui n’est pas élogieux pour Super V.
Salifou Camara alias Super V à tort. Il a tort de parler en mal de l’actuelle équipe dirigeante du football guinéen dont il dit par dérision un prétendu bureau non élu non valable.
Nous avons assisté au congrès électif qui a porté le 28 février dernier Antonio Souaré à la tête de la Féguifoot.
Toute la procédure, tous les principes et toutes les règles ont été rigoureusement respectés et appliqués à cette élection. Et les émissaires de la FIFA et de la CAF qui l’ont supervisé savaient bien qu’il ne fallait rien laisser au doute et à la suspicion.
En effet, la FIFA et la CAF ont suivi de très près l’évolution de la crise qui a entraîné d’abord la mise en place du Comité de normalisation, ensuite le Congrès électif du 28 février 2017.
Super V à tort de parler avec mépris et suspicion du Comité de normalisation qui a assuré la transition entre son mandat et celui d’Antonio Souaré.
La FIFA et la CAF n’ont consenti à la solution du Comité de normalisation qu’au bout d’efforts nombreux et longs cherchant alors à concilier les positions incendiaires au sein de l’équipe que dirigeait Super V.
De nombreuses pistes avaient alors été explorées pour permettre à Super V et ses collaborateurs de retrouver la sérénité.
Le Comité de normalisation dont Super V dit aujourd’hui pis que pendre avait pourtant bénéficié de son assentiment au moment de sa formation sur une base absolument paritaire et égalitaire.
Ses représentants personnels au sein de ce Comité étaient ni moins nombreux, ni moins talentueux, ni moins expérimentés que ceux des autres parties.
Super V était assurément embarrassé dans cette émission au cours de laquelle il aura réussi non pas à avilir son successeur mais à se couvrir lui-même d’opprobre.
Il a souvent imploré Dieu au cours de cette émission. Sachons que de ce que nous savons, il est fort à parier que les malédictions qu’il a proférées sont autant de bénédictions pour celui-ci et autant de malheurs qu’il a invoqués contre lui-même.
Les deux personnes se distinguent par l’agitation fébrile de Super V d’un côté et de l’autre le calme olympien d’Antonio Souaré. C’est tout dire !
Par Ansoumane Bangoura, journaliste
Ancien directeur du Bureau de Presse de la Présidence