La voie est plus que jamais tracée pour Georges Weah, vers la présidence libérienne. Après 12 ans de carrière politique, Mister Georges arrive en tête du premier tour de la présidentielle libérienne cette année, avec une ferveur locale d’entre deux tours, qui présage une victoire finale. Ce qui n’est pas connu de tous, un guinéen a largement contribué à l’entrée politique, du probable prochain président du Libéria. Abdoul Karim Bnagoura, puisqu’il s’agit de lui revient sur l’origine de son amitié avec Georges Weah.
Guinee7.com : Quand et comment vous vous êtes connus ?
Abdoul Karim Bangoura : Ça fait une trentaine d’années. J’ai connu Georges quand j’étais déjà en Afrique. Et lui aussi était encore au Libéria, lors d’un tournoi des jeunes qu’on était allé jouer là bas. Et lui il a suivi notre match. A la fin de la partie, il est venu on a échangé, quelques mois après moi je suis allé en Europe, un an après lui aussi est arrivé. Depuis là on a gardé contact, nous sommes restés amis, et lui et sa femme. Quelqu’un qui fait 17h de vol, pour assister à votre mariage, vous ne pouvez pas l’oublier. Quand il a aussi signé à l’OM (Olympique de Marseille), je pense qu’en grande partie c’est grâce à moi. Je lui ai mis la pression, parce que lui il voulait arrêter. Mais ce qui m’a le plus marqué quand il est arrivé à l’OM, vous savez quand les professionnels signent, ils sont logés dans les plus grands hôtels. En ce moment moi je n’avais pas un grand appartement, il a tenu à rester chez moi pendant un mois, le temps que je lui trouve un appartement. Quand il a également raccroché (mettre un terme à sa carrière professionnelle), il m’a confié son fils qui était au centre de formation du Milan AC, depuis ce temps les relations sont restées au beau fixe. C’est quelqu’un de très bien.
Votre plus grand souvenir ?
Il ya eu beaucoup de choses. Sur le coup je ne sais pas comment tirer le meilleur. Mais tous les jours on apprend l’ampleur de son humilité envers les gens. C’est très marquant. Donc tu te dis, pour quelqu’un qui a tout connu, ça donne à réfléchir. Nos joueurs par exemple, devraient prendre l’exemple sur Georges.
Quelle a été votre contribution à son arrivée en politique ?
J’étais dans un cyber café à Marseille quand il m’a appelé, pour me dire que les gens sont sortis dans les rues au pays, pour lui demander d’être à la tête de leur parti politique. Il dit qu’il ne sait pas comment convaincre sa femme, comment en parler. Honnêtement, lui et moi on a jamais parlé politique. Moi je ne le voyais pas de si tôt suivre cette voie. Il m’a donc demandé d’aller voir Clar (épouse de Georges Weah), car, la pression était considérable sur lui. Deux jours après j’ai été à Miami, et contre son gré elle a accepté, mais inquiète par rapport à la suite de la chose.
Est-il le prochain président libérien ?
En 2005 j’étais avec lui, pendant trois mois on a sillonné partout. On était même venu ensemble ici (Conakry), il lui a été reproché à l’époque un manque de formation académique et une inexpérience politique. Ce qui m’a impressionné encore chez lui, chaque fois je le répète, il s’est donné le temps de retourner encore à l’école, où il payait très chers par an pour avoir des diplômes et ce pendant cinq ans. Par la suite il est devenu sénateur de la ville la plus dense démographiquement du Libéria, où il a devancé le fils de Madame Sirleaf (présidente sortante du Llibéria). Aujourd’hui je pense que la voix est toute ouverte pour lui. Tôt ou tard il sera président, j’en suis convaincu, parce que la population réclame cela. Je ne suis pas politicien… mais vu la situation que j’ai laissée sur place (lors de sa visite dans l’entre deux tours), s’il n’ya pas de fraude, il va remporter les élections.
Quelle sera votre positionnement auprès de lui, au cas où il remporte les élections ?
Je ne suis pas libérien, je suis guinéen et fier de l’être… Il ne faut pas oublier qu’il y a des Libériens qui travaillent avec Georges. Aujourd’hui je travaille à la fédération guinéenne de football, pour le développement de ce secteur… Après, quand mon ami est président, je vais être son premier supporter, mais ce n’est pas pour autant que je vais être ministre ou conseiller. D’ailleurs si un de vos proches devient président, ça devient compliqué de le pratiquer.
Entretien réalisé par Alpha Mady Touré pour guinee7.com
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