Il n’est pas jamais assez exagéré d’écrire que la Culture reste le cadet des soucis des gouvernants actuels du pays. Malgré les multiples distinctions que ce secteur procure à la Guinée, il reste toujours le parent pauvre du gouvernement. Le dernier cas le plus illustratif est le départ -sans le moindre soutien du gouvernement- de la Miss Guinée pour le plus prestigieux concours planétaire de beauté physique et intellectuelle prévu dans la province insulaire chinoise de Shenzhen.
La candidate guinéenne a quitté Conakry toute seule Conakry le jeudi 19 octobre 2017. Ce, sans un aucun soutien de l’Etat. Une situation qui irrite plus d’un observateur dans le microcosme culturel guinéen. Or, pour l’édition 2017 de Miss Monde tenue à Washington, le Nigeria est parti avec une délégation officielle de 15 membres. L’Afrique du sud avait, quant à elle, affrété un jet privé avec à son bord 50 personnes. Il en a été autant pour plusieurs autres nations soucieuses de la promotion de leurs cultures respectives.
La Guinée, lorsque l’ancien ministre Siaka Barry était aux commandes du département, avait, quant à elle, trouvé deux places en plus de celle de la Miss elle-même. Ce qui faisait trois personnes : une du Comigui et l’autre du ministère de tutelle et la dernière revenait à la Miss.
C’est dans ce contexte que l’incarnation de la plus belle demoiselle guinéenne, par ailleurs lauréate de la couronne Miss Africa Continent, a donc quitté le pays pour la capitale éthiopienne Addis-Abeba retenue comme point de ralliement pour toutes les Misses de la zone Afrique, avant de continuer sur la Chine.
Le quota de participation étant de 5000 dollars par pays, la Guinée n’a pas daigné donner un seul centime de ce montant, a-t-appris. Tout est donc revenu au Comité Miss Guinée (Comigui) qui se relève pourtant d’une sanction. Pire, la Miss Asmaou Diallo a voyagé avec un billet endetté à une agence dont nous taisons volontiers le nom.
Mais ce n’est pas tard pour la Guinée d’envoyer une délégation soutenir sa candidate à cette compétition mondiale de beauté. Le pays est à sa 6ème participation à ce concours dont la finale est prévue pour le 28 novembre. Il est donc temps d’agir afin de changer le mental déjà en berne d’Asmaou Diallo en un mental d’acier. Le plutôt serait le mieux.
Précisions du ministère
Devant cette situation, Guinéenews a rencontré le directeur national de la Culture qui tenu à apporté, au nom du département, quelques précisions. Selon Jean Baptiste Williams, il a été instruit au Cabinet de réétudier le cas Miss Guinée depuis le tollé qu’avait suscité le défilé en bikini des candidates lors de l’élection Miss Guinée 2017.
«Au fait, ce n’est pas un problème. Puisque l’Etat subventionne, on ne peut pas les laisser travailler sans contrôle. Donc, quand le ministre est arrivé, il a instruit le Cabinet de réétudier le cas. Le conseiller juridique a établi un nouveau programme avec le Comigui en insérant quelques membres pour au moins veiller à la moralité, à l’organisation et à la façon dont les sous sont utilisés. On est à l’attente du résultat de cela », soutient notre interlocuteur.
« Maintenant, poursuit le journaliste et animateur culturel, c’est le conseiller juridique qui peut vous dire est-ce qu’ils sont venus ou pas. En tout cas, le ministre a dit qu’il faut complètement régler cette situation. Et si elle est réglée, il n’y a aucun problème. Mais jusque maintenant, je ne suis pas sûr qu’ils soient revenus à la charge. Je sais qu’ils étaient venus avec un avocat. Mais le ministre et le conseiller juridique leur ont dit que lorsque l’Etat établissait cela, il n’y avait pas d’avocat. Il n’y a aucun obstacle. C’est un simple contrôle. Parce que le ministre Bantama Sow dit qu’il connait bien le Comigui depuis quand il était à la Jeunesse.»