Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette alternative ferait déjà l’objet de concertation dans l’entourage intime du pouvoir et au niveau des activistes du RPG, prêts à tout pour maintenir Alpha au pouvoir après 2020.
Les tiraillements autour de l’application des accords, déjà signés, et qui ont généré des manifestations de rue, s’inscrivent dans les jeux de diversions suscitées par le pouvoir Condé qui laisse les choses traîner en longueur, pour donner du temps à son cabinet occulte, d’œuvrer à la réussite du projet. Ne pouvant tordre le cou aux textes de loi, saisir l’Assemblée nationale d’une requête relative au projet de révision de la Constitution, en son article portant sur la fixation du nombre de mandats présidentiels, serait déjà en chantier. A défaut de ne pouvoir soumettre la requête au référendum, parce sachant bien l’accueil qui sera lui réservé, l’Hémicycle dominé par la mouvance présidentielle serait retenu comme l’espace approprié pour un débat dont la suite est déjà connu. C’est dire que l’opposition guinéenne a de quoi parler d’une même voix, pour prévenir un mal qui se déclare, déjà, de façon pernicieuse pour tous ceux se réclamant d’elle. La Guinée, après plus d’un demi-siècle de tâtonnements liés à la mal gouvernance, aura intérêt à opter pour la vraie démocratie basée sur l’alternance politique qui ouvre la voie au changement véritable. Tous les régimes déjà connus ont échoué, aussi bien dans leurs objectifs que dans le choix des hommes associés au pouvoir. C’est pour ces raisons et bien d’autres qu’un changement doit s’opérer, conformément à l’esprit de la Constitution dont la remise en cause mais en cause la légalité du pouvoir qui en est sorti. Donc, tout projet de révision qui rallongerait le mandat présidentiel ou qui en modifierait le nombre est une violation fragrante des principes qui régissent l’Etat guinéen dans ses fondements immuables. S’il y a un sujet dont il faut aujourd’hui débattre et qui doit interpeller la presse guinéenne, c’est bien cette question de révision constitutionnelle déjà revendiquée par des conditionnels du pouvoir, comme un Bantama Sot qui doit tout à son bienfaiteur et qui s’agite de façon plutôt ridicule, parce que, ignorant la gravité de ses déclarations dans un Etat qui se réclame démocratique. L’espace politique devient l’Agora des diversions, des déclarations amusantes, des procès qui rappellent ceux donnés au Moyen-âge à la Cour du Roi, pour amuser la galerie. Le plus sérieux, avant qu’il ne soit trop tard, c’est de trouver les moyens d’étouffer le projet de révision constitutionnelle dans l’œuf. Autrement, Alpha Condé sera toujours là pour étouffer son peuple.