La star a porté plainte contre la marque qui diffusait sa chanson « Miss Lolo » dans l’un de ses spots publicitaires, affirmant qu’aucun contrat n’avait été passé entre eux. Une version que dément la société de production Pygma Communication.
Le 14 novembre, le tribunal de Kinshasa devra trancher le litige qui oppose la star ivoirienne Meiway et l’opérateur téléphonique Vodacom Congo. Début avril, lorsqu’un des fans congolais de Meiway lui annonce que sa célèbre chanson Miss Lolo est diffusée dans une publicité, le sang de l’artiste ivoirien n’a fait qu’un tour.
« J’étais surpris, car je suis à la fois l’interprète et le producteur exécutif de ce titre, et je n’avais entendu parler de rien. Normalement, il aurait dû y avoir un contrat tripartite entre le producteur du spot, mon coproducteur JPS Production et moi. J’ai donc tout de suite saisi un avocat sur place, qui a fait constater le délit par les forces de l’ordre le 25 avril et porté plainte », a expliqué le chanteur à Jeune Afrique.
Un intermédiaire douteux, selon le chanteur
Le spot en question, qui faisait la promotion du téléphone Smart Mini 7, était produit par Pygma Communication, le leader de la branche publicité et communication en Afrique centrale.
Je pense qu’ils se sont fait arnaquer, mais ce n’est pas mon problème
Or, poursuit Meiway, « Vodacom Congo nous a répondu qu’un contrat existait bel et bien ». Selon le chanteur, ce dernier aurait été conclu avec un intermédiaire qui s’est présenté au nom de JPS Production mais n’était pas habilité à le faire.
« Je pense qu’ils se sont fait arnaquer, mais ce n’est pas mon problème. Mon problème, c’est que ma chanson a bien été utilisée, et que mes droits n’ont pas été respectés », clame le chanteur qui demande 4 millions de dollars de dommages et intérêts à l’opérateur.
Pygma Communication s’explique
Contacté par Jeune Afrique, Vodacom Congo nous a renvoyés vers l’agence Pygma Communication, à l’origine du spot publicitaire. Alain Yav, cofondateur de cette dernière, ne souscrit pas à la version de Meiway.
« Nous avons signé un contrat avec Hurikan Group, qui a fourni les preuves qu’ils avaient les droits de la musique. L ’album a été produit par JPS Production, qui a cédé son portefeuille à la société Showbiz, lequel les a, à son tour, cédés à Hurikan Group », certifie-t-il, en montrant à Jeune Afrique une copie desdits contrats.
Selon l’artiste, sa demande « n’est pas une question d’argent ». Il assure vouloir « frapper du poing sur la table » au nom du « respect des artistes en Afrique, qui trop souvent se laissent avoir ». Mais, prévient-il, « de plus en plus, les artistes se forment en matière juridique et apprennent à faire respecter leurs droits ».
Si jamais cela n’aboutissait pas en RDC, je porterais l’affaire devant les tribunaux français
Meiway, qui assure ne pas être fermé à un arrangement à l’amiable avec l’opérateur, n’exclut pas de recourir à d’autres juridictions s’il n’obtenait pas satisfaction à Kinshasa.
« Je choisis de faire d’abord confiance à la justice congolaise, car c’est un État de droit, où les textes sont les mêmes pour tous. Mais je suis résident français, et la chanson est enregistrée à la Sacem. Si jamais cela n’aboutissait pas, je porterais l’affaire devant les tribunaux français, car il n’est pas question de laisser faire l’impunité », défend-il.
Pour Alain Yav, cette procédure n’est pas justifiée : « Vodacom Congo ne devrait pas être impliqué, et Pygma est dans ses droits. » Le cofondateur de la société de production se dit cependant ouvert à une discussion hors cour avec le chanteur.