Permettez-moi, à l’entame de la présente intervention du reste liminaire, compte tenu du contexte et du programme de la rencontre, d’exprimer ma profonde gratitude à l’égard de Son Excellence le Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, pour l’invitation qu’il m’a adressée à participer à la quatrième édition du Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique.
Mes remerciements, évidemment, vont au vaillant peuple du Sénégal et à son Gouvernement pour l’accueil si fraternel dont ma délégation et moi-même faisons l’objet depuis notre arrivée dans cette belle capitale.
Je voudrais surtout me faire un agréable devoir, celui de transmettre à Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président du Sénégal, les chaleureuses salutations de son frère, le Professeur Alpha CONDÉ, président de la République de Guinée, ainsi que ses félicitations appuyées pour cette quatrième et déjà brillante réussite du Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique.
Mesdames et Messieurs, chers participants ;
Le thème qui nous réunit ici interpelle chacun de nous, bien au-delà de la simple thématique du Forum. C’est une réalité quotidienne auxquels nos gouvernements et nos peuples respectifs sont confrontés. C’est pourquoi, les réponses proposées doivent impérativement être adaptées à la situation sur le terrain. Le terrorisme et l’extrémisme violent n’épargnent aucun État, riche ou pauvre. C’est en cela que nous sommes convaincus que la première bataille à mener consiste à s’attaquer aux racines du mal : les inégalités, la pauvreté et le sous-emploi de la jeunesse.
Nous le disions récemment à Abidjan, on ne peut lutter efficacement contre la terreur violente des extrémistes, que de façon globale et intégrée. Le président Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine, le dit souvent. Il est impossible de combattre et vaincre le terrorisme sans d’abord lutter contre ses germes que je viens de citer plus haut.
Si nous gagnons la bataille du développement, si nous réussissons à équitablement redistribuer les richesses que nous produisons, alors nous sortirons victorieux de cette guerre qu’on nous impose. Car il est désormais établi que pour empêcher la résurgence des organisations terroristes, il faudra endiguer toutes les conditions qui favorisent leur développement et même leur existence. Il faut donc travailler sur le tarissement de leurs principales sources de financement, en luttant notamment contre les trafics illicites.
Nous le savons : pour faire face aux menaces qui pèsent sur nos États, des solutions existent. Créer de l’emploi-jeunes, soutenir les efforts des femmes, protéger l’environnement, investir dans l’éducation et donner à nos forces de défense et de sécurité les moyens de lutter contre toutes les menaces qui pèsent sur nous.
C’est dans ce cadre qu’après son élection en 2010, le Président de la République de Guinée a placé la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) comme la priorité de son programme politique. De cette vision a découlé progressivement les liens entre la qualification de l’armée guinéenne et les initiatives de développement, dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le terrorisme à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
La réforme du Secteur de sécurité en République de Guinée est conçue non seulement pour le renforcement de la souveraineté de l’État, mais aussi pour contribuer à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans notre espace commun.
Bien évidemment, nous ne nous contentons pas de la prévention. Nous agissons également lorsque cela est nécessaire. Ainsi, dans le cadre des accords de coopération militaire, l’armée guinéenne a pu obtenir un appui pour la formation de trois bataillons successifs dénommés Gangan, près de 3000 militaires, engagés dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA) au Mali. Cet engagement de nos soldats est notre contribution contre le terrorisme pour la stabilité et la consolidation de la paix dans ce pays frère.
Mesdames et Messieurs, chers participants, distingués délégués ;
Bien entendu, pour vaincre définitivement le terrorisme et l’extrémisme violent, la Guinée a estimé qu’il fallait avoir un cadre légal spécifique. Un projet de loi sur la prévention et la répression du terrorisme a été élaboré et soumis à l’Assemblée nationale pour adoption. Ce projet de loi prend en compte tous les aspects liés au terrorisme.
Dans le cadre de la prévention contre l’extrémisme religieux, le secrétariat général des Affaires religieuses a formé à ce jour 500 Imams et prédicateurs religieux à travers la coopération avec le Maroc. Il identifie et contrôle des ONG religieuses évoluant en Guinée, notamment dans la construction des mosquées, des écoles, des prestations sanitaires etc… sur le terrain.
Aussi, le Secrétariat général aux Affaires religieuses est en train de prendre des dispositions, pour harmoniser et veiller sur les prêches et sermons de toutes les rencontres religieuses, tout en organisant des campagnes de communication, d’information et de sensibilisation de la population sur les enjeux du terrorisme et de l’extrémisme violent.
Le gouvernement guinéen travaille également pour le renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité au niveau de leurs unités d’intervention et les services de renseignement. Ceci, avant la mise en place prochaine des unités spécialisées de la police, de la gendarmerie et de l’armée prêtes à toutes interventions en tous points du territoire national, avec l’appui de nos partenaires.
Le gouvernement guinéen, pour plus d’efficacité, a opté pour l’harmonisation de sa stratégie de lutte contre le terrorisme à celles de la sous-région ainsi qu’avec celles d’autres organisations. Nous avons également procédé à la formation de milliers de jeunes au niveau du SCAD comme au Sénégal, afin d’éviter la vulnérabilité de la jeunesse qui est un terreau fertile pour le recrutement des terroristes.
Nous sommes également en train de travailler pour l’installation de scanners au niveau de certains postes frontaliers.
Mesdames et Messieurs, distingués délégués ;
Nous avons mené toutes ces actions, malgré les deux années d’épidémie à virus Ebola et la faiblesse de nos moyens, parce que nous estimons que les discours ne suffisent plus. Nous devons désormais agir.
Nous savons pertinemment que c’est un combat difficile et long, compte tenu des enjeux, mais je crois profondément en notre capacité de mobilisation tous azimuts face à ces différentes menaces.
Nous devons faire face à nos responsabilités pour débarrasser le monde de ce fléau des temps modernes. Nous savons compter sur l’engagement, la détermination et la ferme volonté de chacun et de tous.
Je vous remercie !