La démission de Robert Mugabe a été annoncée ce mardi au Parlement zimbabwéen, alors que les députés étaient réunis pour débattre de la procédure de destitution de celui qui était à la tête du pays depuis 37 ans.
« Moi Robert Gabriel Mugabe (…) remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat », a déclaré le président de l’Assemblée nationale zimbabwéenne, Jacob Mudenda, en lisant sous les applaudissements la lettre de démission de Mugabe. Il était près de 16h GMT lorsque la nouvelle est tombée, déclenchant un tonnerre de cris et des scènes de liesse dans l’hémicycle.
Les députés étaient réunis pour débattre, justement, de la procédure de destitution de Robert Mugabe, déjà exclu de son parti, la ZANU-PF, une semaine après la prise de contrôle par l’armée de la capitale, dans la nuit de mardi 14 au mercredi 15 novembre.
Assigné à résidence par les militaires, lâché tant par son parti que par les anciens combattants et confronté à des manifestations sans précédent depuis sa prise de pouvoir en 1980, Robert Mugabe avait dans un premier temps refusé de démissionner lors de son allocution télévisée dimanche soir.
Adoubé par la Zanu-PF, Emmerson Mnangagwa, ancien guérillero de 75 ans, est pressenti pour prendre sa succession. Opposé à la prise de pouvoir, le moment venu, de Grace Mugabe, compagne du président, il avait été écarté de ses fonctions de vice-président le 6 novembre avant de prendre la fuite.
Cette annonce intervient alors que les chefs d’État sud-africain et angolais ont annoncé ce mardi leur intention de se rendre dans la capitale zimbabwéenne où ils devaient tenter de trouver une issue à la crise politique.
« Nous avons décidé, moi et le président Jacob Zuma, de nous rendre à Harare demain [mercredi 22 novembre] matin », a déclaré João Lourenço ce mardi, à l’issue d’une réunion d’urgence de la troïka – l’organe de sécurité de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) – qui se déroulait ce mardi à Luanda. Un communiqué final de cette rencontre, à laquelle participaient les chefs d’État sud-africains et angolais, ainsi que le président zambien Edgar Lungu et la ministre ougandaise de la Coopération est-africaine Augustine Mahiga, prend acte « avec une grande inquiétude de la situation politique en cours au Zimbabwe ».