*Sommes-nous un peuple hypocrite ou un peuple mentalement arriéré ?*
Permettez-moi de commencer cette publication par cette phrase *<<nous ne devons plus lésiner sur les mots pour dire les maux qui minent notre développement>>*
Il est difficile de guérir d’un mal dont on refuse l’évidence.
Le guinéen entretient et développe un paradoxe de plus en plus inquiétant. Nous devons en toute objectivité commencer à nous poser de sérieuses questions sur l’avenir et le devenir de notre nation.
*Le paradoxe en question.*
D’abord, je pense que je ne nous apprends absolument rien.
Peut-on vouloir une chose et son contraire ? La réponse à cette interrogation devrait-être systématiquement non. Mais malheureusement, il se réalise que chez le guinéen, la réponse à cette question est paradoxalement oui.
Le guinéen a toujours condamné l’inaction des dirigeants dans la lutte contre la corruption.
Le guinéen a toujours réclamé avec véhémence l’intensification des actions contre la corruption.
Le guinéen n’a jamais cessé de se plaindre de la propagation de la corruption dans tout les secteurs vitaux de la société.
Mais aujourd’hui, quand l’autorité décide d’engager cette noble et salutaire lutte, le même guinéen s’y oppose.
*Les subjectives raisons de cette opposition.*
Les motifs sont connus.
Vous allez souvent entendre parler de sélectivité de la lutte contre la corruption. Pour les adeptes de cette ténébreuse vision, le gouvernement serait entrain de faire des sélections dans le traitement des dossiers de corruption. Heureusement, ils sont tous d’accord qu’il s’agit tout au moins de dossiers pas trop clairs. En temps normal, cette considération devrait déjà permettre aux compatriotes de ne plus parler de sélectivité et de laisser la justice faire son boulot. Mais hélas, nous sommes dans une république des mentalités acharnées. Tout se dit et tout se pense selon les positions politiques et le rang social des mis en cause.
Chez nous les guinéens,
un opposant voleur de deniers publics, détourneur de fonds publics a tout le droit de cité, mais surtout tout le soutien du peuple…, le même peuple opprimé. Il ( le corrompu) est intouchable, il est au dessus de la loi, et ceci juste parce qu’il est opposant ou juste parce qu’il est plus nanti que les autres. Point.
Si nous étions dans une république normale, tous devrions saluer l’engagement de l’actuel gouvernement. Qu’il s’agisse de sélection, de l’acharnement ou pas, l’essentiel est qu’il y a actuellement une lutte engagée contre beaucoup de fléaux. Si les actuels dirigeants font l’erreur de passivité dans le traitement des dossiers, c’est certain qu’un autre gouvernement s’occupera des cas arbitrairement laissés et surtout de leur propre cas. Mais….
*Notre mentalité n’est-elle pas la source de notre sous-développement ?*
Voilà une question qui devrait constamment nous venir et revenir en esprit.
Nous pouvons avoir le nécessaire, mais nous ne pouvons avancer avec une mentalité qui se révèle davantage comme un frein a notre développement.
Le guinéen développe de plus en plus un esprit plus émotionnel que critique, c’est un danger pour l’avenir de la république.
Le pire, l’élite qui devrait être une source d’éclairage des esprits de la masse analphabète devient dangereusement un poison destructeur d’innocentes consciences.
Le guinéen refuse de réfléchir, tout repose désormais sur les ressentiments.
Prenons garde, que notre hypocrisie n’hypothèque l’avenir de notre patrie.
Par SHEICK OMAR FINANDO