Mme Sanoh Doussou Condé, une dissidente du Rpg-arc-en-ciel (parti au pouvoir), vivant aux Etats-Unis, était récemment l’invitée, de la radio Lynx fm dans son émission, « Œil de Lynx ». Avec nos confrères, elle a abordé des points dont les élections locales, prévues au mois de février 2017. Mme Doussou Condé a dénoncé la mauvaise gouvernance, matérialisée par des détournements de fonds qu’elle impute à des cadres. Elle est aussi intervenue sur la grève des enseignants, déclenchée par Aboubacar Soumah, le secrétaire adjoint du Slecg, qui vient d’être suspendue il y a quelques jours. Lisez.
Alors l’actualité en Guinée, ce sont les préparatifs des élections des élections communales. Selon vous, pourquoi le Président Alpha Condé est prêt maintenant à organiser ces élections ?
Permettez-moi d’adresser mes condoléances attristées au peuple de Guinée pour la mort des enfants qui sont tombés pendant la grève des enseignants. Vous savez revenir aux élections, j’ai l’impression que cette fois-ci, l’opposition et les acteurs politiques doivent se prendre très, très aux sérieux. Je vous ai toujours dit sur votre antenne, le Président Alpha Condé a un côté, qu’il faut respecter à lui, c’est que tout ce qu’il dit, il le fait. Et malheureusement, en face de lui, pour lui dire les quatre vérités, il n’y a ni la société civile et l’opposition est presque affaiblie. Pour être très claire, son gouvernement, son régime a tué l’élément civil en République de Guinée.
Mais puisqu’on a accepté pendant tout ce temps de rester bras croisés, sans réclamer vigoureusement les élections, j’ai l’impression qu’il est prêt juste pour mettre en germe le troisième mandat. Je vais vous dire ce qu’il y a lieu, l’élection à son niveau est presque prête, lorsqu’il demande ce que vous appelez couramment là-bas mouvance présidentielle, que ses alliés doivent prendre 20%, lui à 80%. Les élections sont terminées. Je vais vous dire ce que je crois, selon mes propres analyses, c’est que les élections seront en faveur du Pr Alpha Condé. Hier, on m’aurait dit que le quota est déjà fait, et nous savons la situation économique de nos politiciens en Guinée. Donc, quand il aura ces 80%, il va gagner à l’avance. C’est clair. Il viendra après avoir dissout l’assemblée nationale, c’est le processus, selon mon analyse. Il va dissoudre l’assemblée, il va la mettre à sa convenance.
Je vous dis, après tout s’il gagne, il y aura les législatives. Il se battra corps et âme pour rafler ça. C’est en ce moment qu’il va dissoudre l’assemblée, comme ça, la nouvelle assemblée qui sera à sa guise, va statuer sur la constitution pour le mandat à vie. C’est mon analyse.
Je reviens à ma question. A votre avis, comment ces élections locales devraient se passer ?
A mon avis, je ne le comprends pas vraiment ! Quelqu’un qui s’est battu près de 40 ans pour la démocratie aujourd’hui, il est en train de faire ce qu’il a reproché aux autres, surtout à un régime militaire, c’est ce qui se passe aujourd’hui, c’est vraiment dommage. Le mot mouvance présidentielle, je vous dis que c’est du PUP, soyons sérieux. Un système que nous avons vilipendé à travers le monde, on a empêché le général Conté de gouverner comme il le voulait ces 08 dernières années, celui qui est censé redresser la barre fait pire que Conté. Où on va ? C’est le même système que M. Condé est en train d’utiliser pour faire ce qu’il veut.
Malheureusement le peuple lambda croise les bras. Comme ça, on est presque fermé hein ! C’est pourquoi, je demanderai au peuple de Guinée de se lever et pour cette fois-ci que l’opposition rejette complètement la manière d’organiser les élections surtout concernant les cautions. Rappelez-vous mes chers frères, en 2010, difficilement le professeur Alpha avait sa caution de 400 millions. Vous savez, je n’étais pas là-bas mais je savais qu’il n’avait rien. Bref au deuxièmement tour, vous savez mieux que moi, il était en face d’un parti à l’époque avec tous les grands moyens par rapport à lui. Il a fallu la mobilisation, de M. Lansana Kouyaté, de Dr Ousmane Kaba, de Hadja Saran Daraba, de Kassory, de Bah Ousmane et de Fall François, et tant d’autres pour qu’il soit à Sékhoutouréya. Mais, vous avez vu, une fois qu’il a eu la clé de la présidence, il a doublé la caution en 2015, de 400 millions, il est venu à 800millions. Donc quand un système marche comme ça, ce n’est pas bon ! Malheureusement, il y a des acteurs qui soutiennent des choses comme ça.
Nous avons reçu Amadou Damaro qui a persisté et signé que si une liste de candidature ne peut pas avoir 8 millions pour des élections communales au niveau urbain et 3 millions pour les communes rurales, ce n’est vraiment pas la peine de se présenter devant le peuple.
Vous savez, j’ai à faire avec l’homme que j’ai connu, mon leader. Je refuserais de me séparer de M. Damaro à cause d’un système ou à cause de la politique. Moi, je l’ai connu avant même l’avènement du RPG. Nos relations sont des relations de frère et sœur. Je l’ai toujours dit et il sait que je n’arrêterai jamais de lui parler. Je comprends sa position. Il défend un système qui le sert, donc 3 millions, 8 millions ça ne lui dit rien. Je le comprends mais le Guinéen lambda qui veut juste être élu dans son pays en passant par les urnes, ce n’est pas tout le monde qui vit ça. La pauvreté est inégalée aujourd’hui, c’est du jamais vu en Guinée.
Vous dites que la Guinée est fermée. L’opposition, la société civile ne fonctionnent pas. Par contre, la société civile est là. Les opposants font le maximum d’eux-mêmes. Je ne sais pas sur quoi vous vous fondez. Alors quelles sont les chances pour l’opposition en dépit de ce tableau sombre que vous venez de dépeindre pour avoir le maximum de sièges à cette élection communale ?
Vous savez si les choses se passent correctement dans cette situation sociopolitique, l’opposition peut être en bonne position, mais le problème n’est pas à ce niveau-là. Le problème est au niveau d’une structure qui s’impose à ces opposants. Ce que je voudrais dire à ces opposants-là, c’est un message à mon frère Cellou Dalein Diallo. Ils n’ont qu’à se débarrasser de leurs différends. Ils n’ont qu’à se donner la main, parler d’une voix, en face d’un système coriace. Il faut mettre la balle à terre. Je lance ce message lorsqu’on dit la CENI a dit ça, non, non ! C’est le Pr Alpha Condé qui a dit. Il faut que l’opposition mette la balle à terre, sinon elle sera vaincue.
Alors, on a ces communales qui vont se tenir dans un contexte. Vous l’avez rappelé, économiques, très difficiles. Quelles sont vos dernières informations concernant la gestion de l’économie guinéenne, les mines, les affaires de façon générale ?
Mes chers frères vous savez, les mines sont devenues un grand problème. Quand vous revenez en arrière avec le RPG et tout ce qu’on avait promis au peuple de Guinée, c’est regrettable. L’agriculture était une priorité. Vous savez, les mines n’ont jamais développé un pays. En tout cas je ne vois pas un pays en Afrique développé par les mines. Parlant des mines, ce qui est malheureux, il y a toujours une structure parallèle par rapport au pouvoir et malheureusement, aujourd’hui en Guinée, cette structure parallèle est à tous les niveaux.
Je vais vous dire une chose mes frères, il semblerait que je suis frustrée et je ne suis au courant de rien. C’est vrai que je suis très, très frustrée mais je suis au courant de tout. Je suis frustrée parce que j’ai cru à un homme, à un système qui m’a déçue. Et quand je vois ce système devenir plus médiocre par rapport au système que j’ai vilipendé, ça fait mal. Vous savez, il faut être digne, entre la dignité et l’honneur, il faut choisir la dignité. Ma frustration s’est arrêtée le premier jour que j’ai pris la parole sur votre radio. Parce qu’il fallait que je vide la rancœur, il fallait que je dise qui je suis.
Vous savez que Kassory est ciblé comme le maître des mines en République de Guinée. C’est lui qui signe ceci ! C’est lui qui signe cela ! Mais le patron des Mines, le ministre des Mines, le président des Mines, c’est Alpha Condé. Et ce qui est extraordinaire, c’est que quand la Guinée a fini de tout mettre en œuvre au niveau de Kassory Fofana et de son équipe, il y a un gouvernement parallèle composé d’étrangers, concernant les mines. Je vais vous parler d’un certain Paolo Gomez de la Guinée Bissau, le Dr Makonel de l’Erythrée, d’un de la Mauritanie, qui ne sont pas des Guinéens. Ce sont eux qui savent ce qui se passe dans nos mines. Je le dis aujourd’hui, qu’ils viennent me démentir parce qu’il y aura la comptabilité de l’histoire. Nos mines sont aujourd’hui bazardées comme des cacahouètes en bloc. Je vais vous surprendre concernant les mines et leurs recettes. Vous savez que la diplomatie guinéenne, vous savez la dernière fois, l’ambassadeur du Brésil a été rappelé à Conakry parce qu’il y a une maison à Paris soit disant appartenant au professeur Alpha Condé, selon le Gouvernement, c’est lui qui a vendu la mèche. L’Ambassadeur de la Guinée à Dubaï, M. Alhassane Souaré est aujourd’hui l’argentier du professeur Alpha Condé. L’Ambassadeur de la Guinée en Russie, M. Keita, en 2015 pendant les élections présidentielles, c’est un exemple que j’ai donné, ce monsieur est venu pour soutenir le professeur Alpha Condé pendant la campagne. Avec des millions de dollars. Une première fois, il a demandé à M. Alpha Condé de donner un peu d’argent. M. Alpha Condé lui a dit ; ‘’va te débrouiller toi aussi’’. Cela veut dire tout simplement que lui aussi, il est rabatteur des mines là-bas à travers la Russie.
Vous avez remarqué quand vous avez rencontré les syndicats et mon père à l’extérieur, il a cité les lacunes du pays en larmes. Vous avez remarqué dès qu’il a touché le contrat des mines, le président a réagi immédiatement. Il a donné le détail comme si c’était lui le ministre des Mines. Donc, les mines sont devenues la propriété privée de M. Alpha Condé.
Pour l’instant, ce que nous nous voyons, en Chine et en Russie et partout où il a été question des mines, on a vu le ministre en charge des Mines, on a vu le ministre Kassory, on n’a pas vu le Dr Kéita signer. Ça a été montré à la télévision guinéenne.
Je vous dis le rôle qu’il joue là, il n’a pas de signature, il n’a qu’à me démentir, peut-être maintenant qu’il a un budget mais il ne l’avait pas. S’il peut venir vraiment se défendre chez les médias, ce serait bon, il montre tout. Il ne s’agit pas de venir vous dire qu’on a 21 milliards par-ci et 30 milliards par-là. Ce sont des projets bancals. Est-ce que ces projets-là sont là ? Mais quand tu essayes de parler à un citoyen lambda guinéen, on a l’impression qu’il vient avec le sac d’argent, non ! Ce sont des promesses comme aime le faire papa promesse au peuple de Guinée. (…)Tu ne peux pas faire ce que tu veux, c’est lui qui fait tout. S’il y a quelqu’un qui peut le faire faire quelque chose, c’est son fils. Il n’y a aucun ministre qui peut dire, oui, je fais ce projet-là, et mon président va signer, non ! Il n’y en a pas. C’est lui qui dicte tout voilà.
On va continuer parce que de plus en plus au sein de gouvernement vous-même vous avez parlé d’un gouvernement parallèle, des cabinets parallèles, on parle aussi de règlement de compte entre ministres et directeurs généraux entre le RPG arc-en-ciel et certains directeurs de régies financières. C’est le cas de Paul Moussa Diawara par exemple qui est aujourd’hui indexé par Sanoussi Bantama Sow et Amadou Damaro Camara. Au niveau, de la SEG également, on dit que M. Taliby Sylla, le ministre de l’Energie et de l’hydraulique ne filerait pas du tout un parfait amour avec M. Diouldé qui est le directeur de la SEG. On voudrait même que Diouldé soit demi de ses fonctions. Il y a aussi le départ de Jacqueline Sultan de l’Agriculture qui a été remplacée par Kiridi Bangoura. Quelle lecture vous en faites ?
M. Kiridi Bangoura est ministre par intérim de l’Agriculture. C’est Mohamed Kagnassi du Mali qui joue le rôle. Kiridi Bangoura est seulement à la face de la Guinée. Mais, c’est Kagnassi, un jeune Malien que moi je connais qui gère l’agriculture et qui rend compte à M. Alpha Condé. Vous savez les règlements de compte et de méchanceté c’est leur système de gouvernance. Et moi, ça me fait plaisir
Ah ! Bon !
Oui ! Quand le professeur Alpha Condé a abandonné tous ses combattants, ceux qui nous torturaient hier, ceux qui nous méprisaient hier, ceux qui se moquaient même de lui, il les envoie autour de lui. Et nous autres et tant d’autres sont considérés comme les maudits de la République. Mais moi, je sais que ça ira grâce à Dieu. Je vais vous dire au niveau de l’éducation par exemple, M. K au carré, ces ministres-là se rapportent entre eux au président. Chacun vend l’autre pour qu’on lui déguerpisse qu’il se mette là-bas. Selon nos informations, K au carré est celui qui a été à la base du départ de Dr Ibrahima Kourouma de l’éducation.
Vous connaissez la suite. Ce qu’on reproche à M. Diouldé Diallo, vous savez que je l’ai critiqué ici, mais pour cette fois-ci. M. Diouldé est victime de l’injustice. Je vais vous dire pourquoi, c’est son directeur, un certain Pépé qui a fait un rapport contre lui chez M. le Président avec la protection de M. Talibé Sylla (ministre de l’Energie, ndlr) bien sûr parce qu’il y a une rivalité féroce entre ledit ministre et M. Diouldé, le directeur de la Société des Eaux de Guinée. On lui reproche un certain montant. C’est depuis au mois de novembre que ce rapport sur lui et son directeur adjoint a été publié. Une copie lui a été envoyée.
Mais, je ne suis pas d’accord. Si on lui reproche de détournement, est-ce qu’il est seul ? Non ! Mes frères, si je vous dis aujourd’hui, ce que les fonctionnaires guinéens font sortir pour aller déposer dans les comptes bancaires comme Dubaï, comme l’Arabie Saoudite parce que selon eux aujourd’hui là-bas n’est pas contrôlé. Vous savez les paradis fiscaux au niveau des États-Unis où de la France là-bas, vous êtes contrôlé. Mais, ils se disent entre eux, je veux dire tous ceux qui pillent là, des petits directeurs jusqu’aux ministres, ils disent que Dubaï, c’est là-bas où M. Alpha Condé dépose tout et en Arabie Saoudite. Eux aussi, ils vont faire la même chose.
Ce qui me choque, c’est que l’argent détourné, l’argent du contribuable guinéen qui contribue à développer le Sénégal, et je vais vous dire pourquoi ? J’accuse hein ! Ils sont libres de démentir…
Mais Mme, ça parait bizarre. Quand même, le Sénégal est un pays c’est comme la France, les médias sont alertes. Comment des choses comme ça peuvent se passer sans qu’on ne soit au courant? Ça paraît irréel ?
Oui ! Parce que ça ne vous intéresse pas.
Je ne parle pas de nous, je parle de la presse sénégalaise.
Mais comment je suis au courant ? C’est à l’aéroport, la douane et l’immigration sénégalaise.
Donc dans les deux aéroports, ça a été étouffé pour que la presse sénégalaise ne soit pas au courant ?
Mais est-ce que l’argent appartient au gouvernement sénégalais, quelqu’un qui vient de prendre de l’argent aux Etats-Unis pour vous remettre là-bas, vous allez monter sur les toits que Mme Sano est venue nous donner 10 millions de dollars, vous le ferez ? Non ! Au-delà de cela, si on se met à citer ces détournements, on va passer toute la journée à en parler. Je crois que le crime de Diouldé aujourd’hui selon nos informations, on a révélé à M. Sylla qu’il veut être ministre, qu’il doit le remplacer, c’est tout le conflit et son adjoint aujourd’hui, est à la trousse pour lui créer tous les problèmes du monde.
Quelle est la différence avec ceux-là que je viens de citer par rapport à Diouldé ? M. Yayo du Patrimoine bâti qui est aujourd’hui allé déloger nos femmes dans leurs magasins, des femmes qui ont fait dans ces magasins-là 10 ans, 15 ans pour louer aux Libanais ou à ses frères lui-même. Vous pouvez vérifier ça là-bas. La dame qui a participé à la chanson de l’indépendance, Kadé Diawara est délogée aujourd’hui par Yayo. Cette pauvre femme, avec tout ce qu’elle a donné à la Guinée se promène dans les rues de Conakry, aujourd’hui sans domicile fixe. Quand vous regardez le système, on a l’impression que ces gens-là veulent que tout le monde se révolte…
S’il faut qu’on démette tout le monde, à cause du vol, il faut que tous ces directeurs, ces DAF, tous soient réunis, et qu’on les enlève tous. Même, ces jeunes DAF, les 500 jeunes DAF qui viennent d’être nommés, chacun a une maison à l’extérieur. Aujourd’hui, est-ce qu’ils sont plus que lui ? Arrêtons le faux-débat. Chaque directeur du gouvernement de M. Alpha Condé, tout le monde, c’est l’argent, tous ceux qu’ils gèrent, c’est leur argent. Ils ne rendent compte à personne. Ils appellent souvent des ministres pour leur dire qu’ils ont besoin d’argent.
Parlons un peu de la grève des enseignants qui vient de s’achever après 20 jours. Cette grève déclenchée par Aboubacar Soumah qui a été suspendue pour deux mois et des membres de la coordination mandingue, les leaders religieux auraient été ceux qui ont réussi à faire plier le Président Alpha Condé pour accepter que ces négociations aient lieu. Comment avez-vous vécu cette situation et comment voyez-vous l’implication de ces deux entités dans cette crise ?
D’abord, je salue mon frère Soumah et ses collègues qui ont tenu jusqu’au bout. Personnellement, moi, je l’avais appelé tout long du combat et je lui ai dit de tenir bon. Nous avions été interpelés que les gens du RPG arc en ciel menaçaient le monsieur. Je lui ai dit de rester tranquille. Voilà, un homme courageux. Moi, je le respecte. Je ne pouvais pas imaginer qu’il y ait aujourd’hui des gens en Guinée qui peuvent refuser des 4×4 et une promotion. Il y a une dame, madame Kadiatou Bah aussi qui a été mutée à Dalaba. Je dis merci à elle, je la respecte. Ils ont fait notre fierté. Parce que les 4×4 et les petits postes de pillage-là sont devenus la monnaie courante de tous les Guinéens. Chacun attend son décret. Les syndicalistes nous ont prouvé qu’ils aiment leur pays, ils sont au sérieux, à notre tour, nous les aiderons.
Je l’ai dit personnellement monsieur Soumah qu’il peut compter sur la diaspora et nous nous sommes battus aussi pour le faire passer sur toutes nos radios ici : média d’Afrique, JA. Projection en passant par manding, Basse Côte internationale. Tout le monde l’a écouté et au même moment, on informait les gens à travers les Etats-Unis que sa tête est mise à prix et son seul crime, c’est d’avoir revendiqué dans un pays où des députés prennent 25 millions y compris les primes. Les magistrats sont aussi bien payés. Malheureusement, que la base fondamentale de développement d’un pays et de l’éducation demandent 8 millions gnf. C’est un luxe pour eux. Donc, soi-dit en passant, je le dis merci et nous sommes fiers d’eux. J’ai même appelé son épouse aussi parce qu’elle avait besoin d’être soutenue, son numéro a été partagé et tout le monde l’appelait.
Alors l’implication des leaders religieux de la coordination mandingue dans cette crise sociale. J’ai lu un syndicaliste qui disait que la grande mosquée est devenue maintenant le centre névralgique où tout se règle en Guinée
Moi, ça me fait rire hein ! Regardez un peu l’état délabré de la grande mosquée. Qu’est-ce qui empêche le gouvernement à un minimum de respect pour les religieux parce que je ne parlerai pas de l’église. Eux, ils sont autonomes, vous le savez. L’église n’a pas besoin de quoi que ce soit en Guinée là-bas. Mais, nos religieux, j’ai un respect spécial pour El hadj Mamadou Saliou Camara, quelqu’un de très bien. Vous savez la religion est devenue un luxe pour les pauvres en Guinée « Allah narraguirikhi, won nallou allama » Non ! Non ! Ce n’est pas ça. Quelqu’un qui est riche qui prend notre argent, qui s’accapare de nos biens après on dit ‘’ c’est Dieu qui lui a donné’’. Il faut qu’on arrête ça.
J’ai été étonnée de l’implication de l’association mandingue dans cette affaire-là parce que nous nous avions des choses internes à régler au niveau du manding. Vous savez que toutes les autres communautés sont organisées au niveau de leur grande association, soutenues et protégées. Pour eux, l’objectif est de réconcilier Lansana Kouyaté et Alpha Condé, de réconcilier le Dr Ousmane Kaba et Alpha Condé. Il y a aussi le départ de François Louceny Fall. Il y a plein de choses. Nous avons trop de problèmes internes qu’elle n’arrive pas à résoudre avec le Président. L’éducation, ce n’est pas un problème manding ni basse côte. Ça, c’est un problème national. Moi, je les aime bien et leur président, c’est mon beau-frère.
Je pense qu’on doit se mettre ensemble. Je parle des quatre (4) coordinations. Ce pouvoir-là n’est pas malinké. Il ne faut pas qu’on fasse de nous le comptable de ce pouvoir demain. Ce n’est pas un pouvoir malinké. Et puis ce qui me choque, c’est quand ce Paolo Gomez (bissau-guinéen, ndlr) à chaque fois, qu’il y a une rencontre avec les partenaires, il dit là-bas ‘’ ha ! Moi c’est de la Guinée Bissau hein !’’ Moi, je suis de la Guinée Bissau. Un petit pays que la Guinée a libéré avec l’armée nationale des mains du Portugal. Qu’un ressortissant de ce petit pays qui vient gérer nos ressources naturelles, ça fait mal. Aujourd’hui, au même moment, notre pays est envahi par les Pakistanais, par les Hindous et tous que vous pouvez imaginer qui sont en train de blanchir l’argent, qui sont dans le carburant.
Le pays est ouvert à n’importe quoi. Donc moi, je voudrais que l’association mandingue, si elle ne peut pas résoudre nos problèmes internes, je crois qu’elle doit tout faire prochainement, qu’ils ne s’impliquent pas, parce que les deux mois-là, ne seront pas respectés hein ! Je préviens immédiatement ceux qui se sont impliqués. Je l’ai dit à Elhadj Sékhouna. J’ai dit, à cause de la religion, comme vous faites de la religion, c’est pour les pauvres et les opprimés. Tenez-vous debout pour que les deux mois-là, que ce problème soit résolu. Parce que, ce que j’ai vu de mes yeux par ces élèves, mes frères, ce qui m’a marqué de cette grève-là, c’est quand j’ai vu des enfants, de Tombo à Shékhoutouréya, frapper le portrait du président comme un être humain. Mais où était ces parrains Baidy Aribot et Bobody, où ils étaient ? Pendant trois semaines que le Président de la république donne consigne et au détriment de l’éducation, la consigne du syndicaliste a prévalu sur sa consigne pendant trois semaines.
J’ai été sidérée que personne n’a pu lever un petit doit pour dire monsieur le Président, ce n’est pas comme ça qu’il faut. Pourquoi le petit roi de Kaloum (Bobody) n’a pas pu faire quelque chose ? C’est bizarre hein ! Dans l’histoire du pays, il n’y a jamais eu un tel, qu’on vienne renverser l’effigie du Président à son vivant non ! Et qu’il est au bureau. Je crois que la chose la plus honteuse, c’est cela. C’est mon analyse.
Je m’adresse au mandinka. Il s’agit de la Guinée, qu’ils ne viennent pas à notre nom, parce qu’ils ne gèrent pas le Président. Je ne peux pas étaler tout le reste ici mais je sais ce qui se passe à leur niveau. Tous ces gens que vous voyez autour du Président, tous sont unanimes que personne ne le contrôle, qu’il n’écoute personne. La seule chose qu’il partage avec eux, c’est la frustration et l’humiliation
Une synthèse d’Alpha Amadou Diallo (L’Indépendant)
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