On en sait un peu plus sur l’affaire dite des 13 milliards, qui avait agité en son temps les milieux des finances en Guinée. C’était en 2012.
En attendant de revenir sur le niveau d’implication et les conditions de réintégration au sein de l’administration publique et dans les mêmes fonctions de celui qui est considéré comme le cerveau de cette affaire, en l’occurrence Ibrahima Sory Condé, qui plus est, avait été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme, il est important de relever que contrairement à ce qui avait été annoncé à grand renfort de vacarme médiatique, sur les 13 milliards de francs guinéens, seulement 500 millions avaient été effectivement détournés.
Une source très impliquée dans le dossier à l’époque, contactée par mosaiqueguinee.com, confirme cette information.
Oui, il est vrai que la magouille portait effectivement sur 13 milliards de francs guinéens, mais dès qu’elle a été soupçonnée puis confirmée, les services financiers, sur instruction expresse du ministre de l’économie et des finances à l’époque, M. Kerfala Yansané, se sont mis en branle aussitôt.
Alors que les fonds étaient déjà redirigés sur les comptes des deux entreprises (Makemè Prestation et Mill Impression, ndlr), dans deux banques primaires de la place, la BCRG, va demander que les écritures soient ristournées.
En d’autres termes que les fonds concernés, soient retournés chez elle. C’est ce qui fut fait, confirment des sources près de la Banque centrale guinéenne, contactées par mosaiqueguinee.
Seulement voilà, puisque 48 heures s’étaient écoulées entre la signature de l’OV (ordre de virement) et la demande de ristourner les fonds, 500 millions de francs guinéens, avaient été déjà retirés sur un des comptes.
Mosaiqueguinee sera en mesure, dans une prochaine livraison, de vous indiquer ce compte sur lequel ce montant avait été retiré.
12 milliards et demi, avaient été ainsi rattrapés, retournés dans les livres de la BCRG. Donc, sauvés du détournement.
Dans une prochaine dépêche, nous nous emploierons à reconstituer le scénario de la magouille, pour expliquer comment des contrats gelés ont été remis dans le circuit pour être payés sans que le blocus n’ait été levé.
Contrairement à ce qui a été largement répandu, Ibrahima Sory Condé, quoiqu’ayant joué un rôle loin d’être au-dessus de tout soupçon, n’est pas le cerveau de cette affaire, plutôt un puissant conseiller de M. Kerfala Yansané, ministre de l’économie et des finances, à l’époque.
Pourtant, lui, n’avait été nullement inquiété. Par contre, ceux qui ont été les premiers à détecter la magouille comme un certain Ousmane Camara dit Cosa, payeur central à l’époque, se sont purement et simplement retrouvés sur le carreau.
Lui pourtant avait été relaxé pour ‘’délit non constitué’’, mais il demeure toujours à la touche !
Nous y reviendrons !
Aboubakri