Le procès sur l’assassinat de feu Paul Temple Cole et de Mme Boiro Aissatou, ancienne directrice nationale du Trésor public, s’est poursuivi au tribunal de première instance de Dixinn, ce mardi 26 décembre 2017. Cette audience a débuté par la lecture de l’ordonnance de renvoi, qui transfère désormais l’affaire des mains d’Ibrahima Kalil Diakité au juge Mangabouba Sow. Ce qui ramène le procès au point zéro, comme le prévoit la loi.
Relecture de l’ordonnance de renvoi, identification des accusés, ouverture des débats, telles sont les activités réalisées au cours du procès d’aujourd’hui, avant qu’il ne soit finalement renvoyé au 19 février 2018 pour la suite de la procédure et cela, en raison du calendrier chargé du tribunal qui juge l’affaire.
En outre, les avocats des deux parties et le parquet ont sollicité la délocalisation de ce procès vu les conditions déplorables de la salle d’audience du TPI de Dixinn, mais cette demande a aussitôt été rejetée par le président du tribunal sous prétexte que la cour d’appel de Conakry est submergée.
« Il est difficile, voire même inacceptable que des avocats travaillent dans les conditions pareilles. Nous sommes tous confondus, partie civile et défense dans la même enceinte, nous ne pouvons même pas consulter nos dossiers, le distinguo est même difficile entre les avocats de la partie civile et les avocats de la défense. Or, l’État doit nous offrir les conditions les meilleures, pour nous permettre d’accomplir sereinement, honorablement et honnêtement notre mission. Donc toutes les parties confondues dans ce procès, ont sollicité et cette sollicitation a été agrée par le parquet, la délocalisation du procès dans la salle d’audience de la cour d’appel, pour que les débats soient sereins et que chacun puisse avoir l’espace qui lui ait octroyé par la loi pour pouvoir bien défendre la cause », a expliqué Me. Salif Béavogui, avocat de la partie civile.
L’avocat de la défense, Me Jean Baptiste Haba a aussi réagi : « Il nous a fourni des explications selon lesquelles, on nous aurait octroyé une salle au niveau de la mairie de Ratoma, ce qui est déjà une honte nationale. Moi je ne peux pas comprendre qu’on puisse construire des camps pour les militaires, qu’on puisse construire des mairies, mais qu’on ne peut pas faire des palais de justice dignes de ce nom. Ce tribunal que vous voyez là est une maison en location, Kaloum c’est une maison en location, il faut quand même que l’État prenne ses responsabilités par rapport à ces éléments-là »
À noter qu’au cours de cette audience, certains accusés détenus à la maison centrale de Conakry n’ont pas répondu à l’appel du tribunal ; et aucun motif de leur absence n’a été donné.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com
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