Plus de 23 millions d’euros, c’est le montant de l’ardoise de l’Etat auprès de son fournisseur de carburant aux centrales thermiques, Star Oil.
C’est du moins ce que révèle une source interne d’EDG, sollicitée par mosaiqueguinee.com, qui a requis l’anonymat.
« Parce que les factures impayées s’accumulent, l’Etat étant un mauvais payeur, Star Oil, a décidé de suspendre ses approvisionnements. C’est ce qui explique cette dégradation, il n’y a pas mille raisons », a expliqué notre source.
Poursuivant, notre interlocuteur ajoute : « Cette année, la période d’étiage s’est installée plutôt, et comme en pareilles circonstances, on fait recours aux solutions d’appoint, qui sont les centrales thermiques. Mais puisque celles-ci sont alimentées en carburant (gasoil 1), par l’Etat, c’est dire que si l’Etat ne fournit pas de carburant aux sociétés qui exploitent ces centrales, ces centrales ne pourront pas tourner. C’est ce qui explique la dégradation constatée en ce moment… ».
Conséquences de la suspension des prestations de Star Oil, principal fournisseur de l’Etat en carburant, l’arrêt des centrales exploitées par la société mauritanienne AON et GDE, ex K-Energy, désormais exploitée par l’homme d’affaires guinéen, Mory Diané.
Ce qui représente une puissance cumulée de 150 MGW de retirés du réseau d’EDG à un moment où Kaléta est retombé à moins de 80 MGW à cause de la baisse précipitée du niveau d’eau dans le barrage.
Par ailleurs, notre source a rapporté que le fournisseur Star Oil dispose bel et bien d’abondance de carburant sur place à Conakry, dans ses dépôts, mais il faut que le gouvernement règle ses factures impayées.
La preuve, révèle notre source : « c’est Star Oil qui nous a donné 20 mille tonnes ces jours-ci, c’est avec ça que nous avons donné le courant à tout le monde à l’occasion des fêtes de fin d’année ».
A l’issue du conseil des ministres d’hier, le gouvernement a reconnu être confronté à ces difficultés, annonçant que le montant des créances de l’Etat dues aux fournisseurs, avoisinerait les 300 milliards de francs guinéens.
Le gouvernement guinéen va-t-il se résoudre à y faire face ou laissera-t-il la situation en l’état et ainsi affronter les émeutes anti-délestages qui ont déjà commencé ?
Attendons de voir !