I- LE ROYAUME DE KANKAN
La ville de Kankan a été fondée en 1690 par Daouda Kaba, fils de Fodémoudou Kaba et de Doussou Condé. Fodémoudou Kaba s’est lié d’amitié avec son homonyme Fodémoudou Condé (fils de Foubalima Condé) qui lui proposera de prendre sa jeune sœur Doussou Condé en mariage pour sceller à jamais leur amitié.
C’est en 1642 que l’érudit et aïeule des Kaba, Mariamagbè Kaba demandera à son frère Abdouramane Kaba ou Mouramany de quitter la province de Diafounou (République du Mali actuelle) à cause de différends familiaux pour s’installer le lond du fleuve Milo. Mouramany Kaba arriva avec son neveu Diafounou Brouma en 1645 à Diankana, village fondé vers 1620 par Fodé Ansoumana Dian Kakoro. Ils mirent à profit trois années de voyage pour apprendre le Malinké. Ils furent rejoints par Fodé Mahamoud Kaba ou Fodémodou Kaba (fils de Mouramany Kaba) en 1650. Ils seront rejoints 7 ans après leur arrivée par Mariamagbè Kaba en 1652 après le décès de son mari du nom d’Amadou Kaba.
Le premier village des Kaba, appélé Kodian fut fondé sur les bords de la rivière du même nom à la rentrée de Diankana en venant à Karifamoriah. C’est là que Mariamagbè Kaba (1587 – 1659), son frère Mouramany Kaba (1590 – 1659) et Imourana ou Mori Aliou, le premier fils de Fodemoudou Kaba (1637 -1657) furent rappelés à Dieu. Leurs tombes s’y trouvent.
En 1660, c’est l’abandon du village de Kodian et le retour des Kaba à Diankana.
En 1662, c’est la création du second village appelé Kabala par Fodémoudou Kaba et son cousin Diafounou Brouma Kaba (1613 – 1685). Ce nouveau village prendra le nom de Kabalaba (grand village des Kaba) et un autre hameau fut construit quelques années plus tard sous le nom de Kabalanin (petit village des Kaba). Fodémoudou Kaba meurt en 1678 à Kabalaba.
En 1680 commence l’exode des enfants de Fodémoudou Kaba pour fonder les villages de Nafadji, de Soumankoï, de Bankalan, de Baté Kofilani et enfin Kankan en 1690 par Daouda Kaba.
Après avoir créé le village de Batè Kofilani, Daouda Kaba sollicitera de son oncle Fodémoudou Condé, alors chef des Condé à Makonon son installation sur les berges du fleuve Milo sous les fromagers (Sedakoro) en face de l’actuelle villa Syli. Fodémoudou Condé, consentira à la demande de son neveu et lui précisera de considérer cette terre comme l’héritage de sa mère Doussou Condé.
Pour avoir fondé le village qui est Kankan, Daouda Kaba fut le 1er Soti. Il sera remplacé par son fils unique Fodé Mahamoud Kaba dit Fodétoman, suivi de Lamine Kaba dit Diamon Almamy (fils de Fodétoman et Odia Souaré) et bien d’autres, tous Kaba jusqu’à ce jour. (Voir la liste ci-dessous).
En ce qui concerne les 12 villages de la province historique du Batè (Kankan, Bankalan, Soumankoi, Madina, Batè-nafadji, Karifamoriah, Tassilima, Diankana, Bakonko Cissela, Batè Soïla, Bakonko Koro et Aliamounou), la fonction de Soti, chef des Sèrès, et grand Iman revient aux Kaba selon que le village ait été fondé par les BANDRA ou les KANDRA.
Le Batè est composé de 24 villages dont 12 pour chaque communauté. Ce sont :
Les villages Maninka-Mori : Kankan, Bankalan, Soumankoi, Madina, Batè- nafadji, Karifamoriah, Tassilima, Diankana, Bakonko Cissela, Batè Soila, Bakonko Koro et Aliamounou.
Les villages peulhs : Foussen, Balandou, Wolondou, Dabadou, Kotèro, Sanfina, Kassa, Gbonko, Loba, Djansoumana, Djirilan et Koba.
Il est important de souligner que les Maninka-Mori se sont installés sur la rive gauche du fleuve Milo, alors que les peulhs se partagent la rive droite avec deux autres villages peulhs se trouvant sur la rive gauche.
Le royaume de Kankan atteignit son apogée au XIX siècle, elle étendit son influence sur le Gbérédou, le Dioma, le Hamana et le Woulada. Vers 1879, elle fut conquise par l’Almamy Samory Touré ; dès la première occasion, elle s’affranchit de la tutelle de celui-ci. En 1891 les Français occupèrent Kankan.
Liste des différents Sotis de Kankan
1 – Daouda Kaba
2 – Mamoudou Kaba appelé par ses femmes Fodetoman
3 – Diamon Almamy Kaba
4 – Abdouramane Kaba
5 – Sadamoudou Kaba
6 – Diankana-Mamoudou Kaba
7 – Mamafing Kaba
8 – Arafan Kabiné Kaba devenu pendant son exil à Timbo Alpha Kabiné Kaba
9 – Tènenkémady Kaba
10 – Nkoro Mady Kaba
11 – Alpha Mamoudou Kaba
12 – Dielikaba Kaba
13 – Wessou Kaba
14 – Lancineba Kaba
15 – Hama Ibrahima Kaba
16 – Noumkèba Kaba
17 – Souayibou Kaba
18 – Amiata Kaba ou Baragbè Amiata Kaba
19 – Namaramo Diamon Kaba
20 – Karamo Kaba
21 – Solomana Kaba de Kabada
22 – Bentou Sekou Kaba
23 – Sorigbè Kaba de Banakorodala
24 – Laye Kaba de Timbo
25 – Karamo Senkoungbè Kaba
26 – El hadj Ansoumane Kaba
27 – Fanta Mady Kaba de Banankoroda (né en 1934 et décédé le mercredi 13 juillet 2016)
28 – Madyfing Kaba