Longtemps occupée entre ses obligations familiales et professionnelles, Hadja Aminata Touré souhaite briguer la Mairie de la stratégique commune de Kaloum. Considérée comme le siège du pouvoir central en Guinée et le centre des affaires du pays, cette zone fait l’objet de plusieurs convoitises. Dans cet entretien à bâton rompue, la candidate indépendante donne sa position politique actuelle et dépeint la situation de précarité dans laquelle vivent les populations de Kaloum. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Vous êtes la fille ainée du Président Ahmed Sékou Touré. L’on vous connaissait entrepreneure et pas politicienne. Dites-nous tout d’abord comment êtes-vous venue à la politique ?
AMINATA TOURE : J’ai toujours été dans la politique parce que je suis membre du Bureau Politique du PDG-RDA. C’est vrai que je n’étais pas très présente en Guinée ces derniers temps c’est pour cela qu’on ne me voyait pas beaucoup, mais c’était beaucoup plus lié à des problèmes familiaux principalement à la maladie de mon mari qui n’est plus. Mais je continuais à travailler en Guinée-Equatoriale et même chez nous en Guinée.
Aujourd’hui vous êtes candidate pour la mairie de Kaloum. Qu’est-ce qui vous a motivé à vouloir briguer ce poste de Maire ?
Je pense que les élections communales, c’est un vote citoyen, c’est un vote de proximité et je souhaite être à l’écoute et d’apporter quelque chose à la population de Kaloum. Comme vous le voyez, il y a assez de choses à faire dans cette commune en l’occurrence la question d’insalubrité reste entière, l’emploi des jeunes aussi d’ailleurs. Pour ces élections je souhaiterais parler que de développement, je vais être à l’écoute des kaloumkas, et je veux qu’avec les populations de cette circonscription que nous échangions et que nous ne parlions que pour le développement de cette zone. C’est ce qui m’amène à m’engager dans ce challenge que je pense très important.
Pourquoi spécialement la commune de Kaloum et pas dans d’autres circonscriptions ?
Parce que tout d’abord je suis de Kaloum, c’est très simple. J’y ai passé mon enfance ma tendre jeunesse et ma vie ici à Kaloum entre Boulbinet et Sandervalia. D’abord Boulbinet où nous habitions et sandervalia Manquepas où se trouve la concession de mon grand-père paternel. Alors je suis Kaloumka et c’est pour cela que mon choix s’est porté sur cette presqu’île.
Que comptez-vous apporter aux populations de Kaloum si vous êtes élue ?
Nous avons un programme bien-sûr pour Kaloum. Je pense que le plus important c’est d’être comme je vous l’ai dit à l’écoute et au service des Kaloumkas. Donc pour le moment nous allons vers les populations de Kaloum, vers sa jeunesse et les femmes qui composent cette commune pour écouter leurs préoccupations et savoir qu’est-ce qui leur faut pour un changement. Notre but c’est de voir les jeunes de Kaloum, trouver de l’emploi. Comme vous le constatez il y a assez de chômage ici à Kaloum. Donc le but pour nous c’est de trouver de l’emploi pour ces jeunes et femmes afin de les organiser pour donner une visibilité à Kaloum. D’antan cette circonscription était considérée comme la perle de l’Afrique de l’Ouest, donc nous voulons redorer encore ce titre de perle de l’Afrique à Kaloum.
Vous êtes candidate indépendante pour ces élections. Etes-vous en posture de nouer des alliances avec des partis politiques issus de l’opposition ou de la mouvance présidentielle ?
Nous ne sommes pas dans les législatives ou présidentielles, nous sommes plutôt dans les communales. Comme je vous l’ai dit c’est un vote citoyen et le plus important pour nous c’est d’être à l’écoute et de répondre présent face aux préoccupations des citoyens. Encore une fois je préfère parler de développement à la base ; pour que ça aille en haut il faut que ça soit calme en bas. Notre bataille donc, c’est que les kaloumkas se retrouvent tous la main dans la main parce que notre but c’est de fédérer tous les kaloumkas.
Pourquoi vous n’avez pas voulu présenter votre candidature sous les couleurs du PDG-RDA, le parti fondé par votre défunt père ?
Je viens de vous dire que je suis membre à part entière du parti et je vous répète que je suis PDG puisque je suis née dedans et je mourrais PDG. Je suis très fière d’être la fille de Saifoulaye Diallo, de Damantang Camara, de N’Famara Keita et de tous ceux qui se sont battus et qui se sont sacrifiés pour ce pays, j’en suis très fière. Justement je pense qu’il faut aller vers ces populations à la base, les fédérer et travailler avec elles. C’est pour cela que je suis allée en candidature indépendante. Encore une fois comme je vous rappelle, parlons développement, c’est aujourd’hui la clé et qui devient la base de tout. Le PDG reste et demeure mon parti et je n’ai pas d’autres formations politique dans ce pays.
Récemment sur les réseaux sociaux et dans la presse, un certain Djibril Touré dit être un des fils de votre défunt père. Qu’en dites-vous ?
Eh… (Moment d’hésitation avant de parler), ça c’est un débat qui se passera au niveau de la famille si débat il y en a. Donc je ne peux parler de ça. Ce sont des problèmes personnels et la personne concernée nous le dira un jour.
Mohamed Touré qui est votre frère cadet dit que ce problème devra être tranché en famille…
De toutes les façons, vous savez que le président Sékou Touré était le père de tous les guinéens et de toute sa jeunesse. C’est le plus important et nous considérons que tous guinéens sont nos frères et nous le consentons ainsi. Maintenant les problèmes de famille se débattront en famille.
Un dernier mot !
Je demande encore une fois de plus aux kaloumkas de me faire confiance et de me choisir.
Merci Hadja Aminata Touré !
C’est à moi de vous dire merci !
Entretien réalisé par
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
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