La lutte syndicale s’inscrit en lettres d’or dans les annales de maints pays du monde. En Guinée, particulièrement, elle est et reste l’arme privilégiée pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs mais aussi et surtout le fer de lance du combat contre toutes formes d’injustice, de répression ou d’asservissement du peuple de la période coloniale à nos jours.
L’histoire retient déjà deux évènements glorieux vécus et un troisième qui s’amorce. La toute première gloire de la lutte syndicale en Guinée a trait aux 66 jours de grève de septembre et novembre 1953. Elle a fortement ébranlé le régime colonial d’alors, son leader incontesté n’était autre qu’Ahmed Sékou Touré bien longtemps avant que celui-ci ne devienne le despote sanguinaire des années d’indépendance.
La deuxième gloire syndicale est de fraiche mémoire, c’est celle qui qui a couronné les 32 jours de grève générale illimitée de janvier et février 2007. Pilotée par le duo Rabiatou Serah Diallo/ Ibrahima Fofana (respectivement leaders de la CNTG et de l’USTG), cette grève avait mis à nu l’échec du régime du général Lansana Conté, général lui-même malade impotent autour duquel se battaient des cadres sans scrupule et avides de pouvoir.
La troisième gloire a entamé sa marche, elle a paralysé Conakry et certaines villes de l’intérieur pendant trois semaines en novembre dernier. Son chef de file, Aboubacar Soumah du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), promet de remettre ça en février prochain si le gouvernement s’entête dans sa fuite en avant, refusant toute négociation. A l’heure où vont les choses le risque d’une année blanche dans le secteur de l’éducation n’est pas à exclure, il ne faudra pas cependant l’imputer aux grévistes mais plutôt à la mal gouvernance du gouvernement Alpha.
La Guinée se révèle bien, on peut le dire, la terre bénie du syndicalisme libérateur. Et c’est tant mieux !
O. TIERO