Alors que le tintamarre des sirènes négationnistes, s’éteint au loin, et que les uns et les autres, reprennent leurs esprits, il est venu le temps du discernement. Un exercice qui mérite qu’on prenne du recul par rapport aux événements, pour en apprécier leurs tenants et aboutissants.
C’est vrai que très vite, au RPG-Arc-en-ciel, on s’est précipité pour trouver des ‘’têtes de turcs’’ à proposer à la guillotine, après ce qui s’est apparenté à une grosse tuile politique pour un parti au pouvoir qui n’a lésiné sur aucun moyen pour s’offrir une grande victoire aux élections communales du 04 Février dernier.
Mais avec le recul, avec une petite dose de discernement, il y a lieu de se rendre à l’évidence que le problème n’était ni Paul ni Pierre, encore moins une inefficience de stratégie, mais plutôt la gouvernance Alpha Condé tout court.
C’est cette gouvernance qui a été rejetée, c’est cette gouvernance qui a été sanctionnée dans les urnes par les guinéens. Ce fut un vote sanction, pour tout dire.
Autrement, comment expliquez ce qui s’est passé presque partout, jusque dans les fiefs traditionnels du RPG ?
Vous ajoutez à cela, les nombreuses frustrations accumulées dans les rangs du parti présidentiel, et qui sont remontées en surface à la faveur de ces élections locales, vous avez l’explication à la débâcle survenue qui, n’eût été la fraude planifiée, aurait dû avoir une proportion plus grande.
Sinon, comment vous expliquez que des indépendants coiffent le RPG-Arc-en-ciel au poteau à Beyla, à Faranah, à Coyah, à Boffa, et presqu’à Siguiri ? Comment vous expliquez qu’il a fallu toute l’implication de cadres ressortissants, pour éviter le même scénario à Kankan et à Kouroussa ?
Comment vous expliquez qu’en Basse-Côte, le RPG-Arc-en-ciel, n’a gagné officiellement qu’à Forécariah ?
Le reste, en plus de Coyah et Boffa où des indépendants l’ont emporté, le parti d’Alpha Condé, a été battu à Fria et probablement à Dubréka, il est en ballotage serré à Boké et à Kindia ?
Tout ça, c’est de la faute de Malick Sankhon ? Un peu de bon sens et un peu de bonne foi…
Si vous êtes obligé de pactiser avec le diable à Guéckédou, je veux nommer le BL de Dr Faya Millimouno, pour espérer avoir la mairie dans une ville qui vous tourne le dos, ça aussi, c’est de la faute de Malick Sankhon ?
A contrario, à la différence de tous ceux qui s’agitent et qui cherchent des poux sur des crânes rasés, Malick Sankhon, lui, peut se targuer d’un bilan plutôt élogieux, plutôt flatteur.
En effet, grâce au travail de coordination qu’il a efficacement mené, à Conakry, le RPG-Arc-en-ciel s’en sort plutôt, les braies nettes, avec à la clé presque 3 communes sur 5.
Qui l’eût cru ? C’est le RPG qui est arrivé en tête à Dixinn, mais aussi à Matam, et qui grâce aux alliances, va prendre le contrôle de la mairie de Matoto.
Oui, perdre Kaloum est une pilule amère, difficile à avaler, mais cela ne doit pas occulter le fait que le RPG n’a pas fait pâle figure à Conakry.
Quels étaient vos résultats en 2010 et en 2013 dans ces communes ? Posez-vous la question, au lieu d’accabler X ou Y.
En deux mots comme en mille, M. Malick Sankhon, mérite plutôt qu’on lui tresse des couronnes, qu’on le porte au pinacle.
Ce monsieur, a été bon, vaillant et acharné au combat, assidu et organisé, déterminé sur le terrain, au contact des populations, il a été présent dans les médias, sur les réseaux sociaux, bref, il a rempli sa part d’impératif catégoriel.
Rares sont au RPG, ceux qui sont capables de ce qu’il a fait. Un peu de bon sens, un peu de bonne foi.
Mais le président de la République, qui sait, par-dessus tout le marché, apprécier l’apport des uns et des autres, saura en tirer toutes les conséquences, au moment de la redistribution des cartes après ces communales chaotiques pour son parti.
L’avenir proche, nous en édifiera !
A bon entendeur, salut !
Ibrahima Sory Cissé