Gerard Piqué est un des footballeurs les plus connus au monde. A 31 ans, il est le pilier défensif du FC Barcelone et de l’équipe d’Espagne. Sa notoriété, il la doit aussi en grande partie à son histoire d’amour avec Shakira, star internationale de la chanson. Pourtant, c’est en tant qu’homme d’affaires qu’il est en train de faire sa fortune. A la tête de plusieurs sociétés, le Catalan est devenu cette semaine celui qui va changer en partie le tennis professionnel avec la création d’une Coupe du monde qui remplacera la déclinante Coupe Davis.
L’histoire de Gerard Piqué n’a rien du traditionnel conte de fées footballistique qui sort un enfant de la misère pour en faire une star planétaire. Le défenseur du FC Barcelone est né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Fils du prestigieux avocat catalan Joan Piqué et d’une chirurgienne du cerveau, Monserrat Bernabeu, petit-fils d’un ancien vice-président du Barça, Gerard Piqué aurait pu connaître d’autres destins, mais il a choisi celui de footballeur professionnel. Et s’il a réussi, son éducation lui a permis de rester ouvert à bien d’autres centres d’intérêt. Dont celui du monde des affaires, qui le fascine depuis plusieurs années.
Son union avec Shakira y a sans doute contribué. La chanteuse colombienne n’est pas seulement une artiste de renommée internationale, mais aussi une femme d’affaires avisée.
Les publications spécialisées estiment les revenus de Piqué à près de 50 millions d’euros par an, bien plus que les 6 millions que le Barça verse à son défenseur. Inspiré par sa femme, le joueur a fait du chemin depuis sa rencontre avec Shakira, dans les coulisses de la Coupe du monde 2010 qu’il avait remportée avec l’Espagne.
A la tête d’une société contrôlée par une grosse banque suisse
Gerard Piqué est à la tête d’une Sicav, autrement dit une société d’investissement à capital variable contrôlée par la banque suisse UBS. Elle est composée de participations à des fonds d’investissement, d’une valeur supérieure à 14 milliards d’euros. Un confortable matelas financier qui lui a permis de se lancer dans les affaires.
Dès 2012, il crée ainsi Kerad Games, une société qui conçoit et distribue des jeux en ligne. Basé dans la banlieue de Barcelone, tout près du centre d’entraînement du Barça, la société emploie une cinquantaine de personnes et a lancé des jeux comme Golden Manager ou tout récemment Final Kick, présenté il y a quelques jours au Mobile World Congress organisé chaque année à Barcelone. Gerard Piqué était d’ailleurs invité le 25 février dernier au dîner de gala organisée à l’ouverture de ce grand rendez-vous, à la table de Philippe VI, le Roi d’Espagne…
Des activités variées : jeux vidéo, restaurants, événementiel…
Même si Kerad Games ne lui rapporte pas beaucoup, elle lui a permis de mettre un pied dans un secteur à forte croissance. L’année dernière, le joueur a même lancé une nouvelle société dans ce domaine, eFootball.Pro. Associé à Konami (société de jeux vidéo japonaise devenu au passage un des sponsors majeurs du FC Barcelone), mais aussi avec Jiang Lizhang, homme d’affaires chinois devenu propriétaire du club espagnol de Grenade, Piqué à l’ambition d’en faire un tremplin pour la création d’une ligue internationale d’eSports.
Passionné de viande, Gerard Piqué est également un des propriétaires de Bas Alimentaria, société créée en 2013. Elle fut à l’origine d’un des rares échecs du businessman-footballeur, un restaurant spécialisé dans le hamburger gastronomique, Yours Barcelona, qui a fermé ses portes après moins de deux ans d’existence. Mais un autre projet, baptisé Lobobeach, l’a remplacé avec sans doute la prochaine ouverture d’un restaurant sur la plage de Barcelone…
La refonte de la Coupe Davis, son plus gros coup ?
Mais c’est un autre groupe créé par Gerard Piqué qui lui vaut aujourd’hui un succès planétaire. Il s’agit de Kosmos, une société au sein de laquelle il est associé avec Hiroshi Mikitani, le PDG du puissant groupe électronique japonais Rakuten.
La Fédération internationale de tennis vient en effet de lui confier la réforme de la Coupe Davis, appelée à devenir dès 2019 une Coupe du monde réunissant les 18 meilleures puissances de ce sport en une compétition par nations qui se déroulera en une seule semaine sur un site unique. Un rendez-vous dans lequel Kosmos envisage d’investir 3 milliards d’euros en 25 ans et qui bénéficie déjà du soutien de certaines stars de cette discipline dont son compatriote Rafael Nadal.
Souvent réticents à disputer la Coupe Davis, les champions de tennis pourraient apprécier d’autant plus cette formule que les dates libérées dans l’année par la Coupe Davis leur permettraient de participer à des lucratifs tournois d’exhibition…
Un projet avec le défenseur du Real, Sergio Ramos
Et les projets de Gerard Piqué ne s’arrêtent pas là puisque avec son coéquipier en équipe d’Espagne, Sergio Ramos, il travaille sur une version foot de The players tribune. Cette plateforme internet, créée en 2014, permet aux stars des sports américains (base-ball, basket, hockey sur glace…) d’atteindre directement leur public, court-circuitant les médias traditionnels. Souvent critiqué, ce site rencontre néanmoins un grand succès, grâce notamment au soutien de nombreux sponsors.
Piqué, fort de son expérience dans les réseaux sociaux (il est suivi par plus de 15 millions de personnes sur Instagram, où il interviewe régulièrement ses coéquipiers), travaille activement avec Sergio Ramos à ce projet, baptisé Power to the Players. Un moyen aussi pour lui de prendre à contrepied des médias qui ne l’ont pas souvent ménagé…