En mai 1968, à peine sortie de la guerre, la France faisait face à une autre crise majeure.
De la crise sociale avec des réclamations syndicales, s’est greffée une crise politique.
Le Général De Gaulle qui avait pourtant conduit son pays au triomphe sans modestie contre le nazisme, avait manqué de solutions face à la grogne sociale et politique de plus en plus grandissante.
La pression s’accrut sur le régime de la 5ème république et son départ s’imposait comme l’ultime solution.
Le grand chef d’un pouvoir incertain qui vacille dangereusement, surprendra à nouveau pour mettre les pendules à l’heure.
C’était le 30 mai 1968, après avoir disparu 24h auparavant dans le but, dit-on, et s’accorde-t-on, de peaufiner sa stratégie qui aura le don et le génie de la réussite.
Dans ce discours d’anthologie, qui fait aussi date dans les livres d’histoire, l’homme d’État français, en peu de temps, a pu sauver son règne qu’ils ont voulu, et à juste raison, écourter par la teneur des mots utilisés et le sens profond de la décision utilisée.
De Gaulle avait durci le ton devant ses compatriotes, il avait aussi pris la décision, la plus audacieuse certainement de son règne, de la dissolution de l’assemblée nationale.
Ce lundi soir, dans l’attente du discours du Président guinéen, dans un contexte sociopolitique qui a tout en commun avec celui de la France de mai 1968, on attendait aussi bien de la fermeté que des actes majeurs.
A la surprise générale, ni l’un, encore moins l’autre, n’a effleuré l’allocution présidentielle.
Alpha a dit « du déjà entendu », il s’est donc répété, laissant apparaître sur le petit écran, l’état d’un pouvoir fébrile, avec son regard hagard à la recherche permanente de solution qui ne soit pas celle attendue par tous.
Réagir comme De Gaulle, pour donner un sens à son apparition médiatique inattendue dans un contexte de crise sociale extrême, était bien évidemment, l’événement souhaité.
De l’avis des grands observateurs, le Président devrait marquer son allocution en marquant les esprits avec des décisions qui pourraient toutes aussi faire date.
Les appels redondants à la paix, le rappel de sa volonté à changer les conditions de vie des populations, la rhétorique de la lutte contre le vagabondage économique du fait de la corruption devenue endémique d’un régime qui pourtant laisse faire, ses vœux pieux bien exprimés, sont aujourd’hui devenus inaudibles pour les mêmes populations.
Celui qui a conseillé cette sortie au Président, lui aurait rendu service, s’il lui avait épilé à contrecœur des décisions populistes qui allaient faire baisser d’un cran la grogne.
Hélas ! C’est raté !
Mohamed