Hôpitaux publics insalubres : que font les autorités sanitaires du pays ?
Le bilan du ministre de la santé Dr Abdourahmane DIALLO est globalement négatif , récit .
L’image que renvoient aujourd’hui les structures sanitaires publiques du pays est plutôt désolante. La criante insalubrité des hôpitaux nationaux, régionaux, préfectoraux et autres centres de santé saute aux yeux. Le cas le plus emblématique est celui de l’hôpital national Ignace Deen à Kaloum, la commune de la capitale qui abrite la Haute administration. Il suffirait d’y faire un tour ou accompagner un patient pour s’en rendre compte avec un réel pincement au cœur : odeurs nauséabondes, détritus jetés çà et là, toilettes quasiment inutilisables, cabines sales.
Cette triste réalité devrait interpeller les autorités sanitaires du pays. On n’a pas besoin de rappeler que la santé est un secteur vital qui mérite une attention particulière. Il serait illusoire de penser qu’on peut se développer avec des ressources humaines qui ne pètent pas la santé. Dans l’administration publique, dans les entreprises, sur les chantiers, dans les mines, les transports, il nous faut obligatoirement des hommes et des femmes en bonne santé.
Quand les gens tombent malades, leur premier réflexe est d’aller immédiatement dans une structure sanitaire pour des consultations ou des soins. Les cas les plus sérieux peuvent nécessiter une hospitalisation plus ou moins longue. Seulement voilà : les hôpitaux publics guinéens, dans leur majorité, sont loin d’être un cadre idéal pour se remettre de sa maladie ou recevoir des soins appropriés. A l’insalubrité très poussée des lieux s’ajoutent l’affairisme et le clientélisme de certains hommes en blouse blanche pour pourrir littéralement la vie des pauvres patients. De là à présenter ces hôpitaux publics comme des ‘’mouroirs’’ il y a un pas que beaucoup d’observateurs n’hésitent à franchir avec empressement.
C’est pourquoi, au regard de cette situation peu reluisante, les hauts cadres de l’Etat, les employés des entreprises privées et des personnes nanties ne se font plus prier pour aller se faire soigner dans les cliniques privées de la place. Il y en a qui préfèrent, à raison, prendre l’avion pour le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Maroc, la France ou les Etats-Unis d’Amérique. Même pour les maladies les plus bénignes.
Et la pertinente question que l’on serait tenté de se poser est de savoir ce que font concrètement les autorités en charge de la Santé et de l’Hygiène publique dans notre beau pays qui, le 2 Octobre prochain, fêtera l’An 60 de son accession à l’indépendance. Des dispositions devraient être prises pour changer positivement la physionomie et le mode de fonctionnement des structures sanitaires aussi bien dans la capitale Conakry que dans les villes et villages du pays profond. La santé avant tout, dit-on souvent.
Au lieu d’opter pour la politique politicienne ou le ‘’tout politique’’, l’Opposition dite républicaine, emmenée par Cellou Dalein Diallo, serait bien inspirée de faire sien le combat pour l’amélioration des services sociaux de base, dont la santé. Les manifestations de rue à répétition ne contribuent qu’à rendre le pays à la fois instable et infréquentable aux yeux de la communauté internationale et de potentiels investisseurs. A méditer.
IBRAHIMA SORY CISSE