Quelques jours après une attaque chimique présumée dans la Ghouta orientale, imputée par les Occidentaux au régime syrien, une réponse militaire reste complexe pour la France et les Etats-Unis.
« En aucun cas les décisions que nous prendrions n’auraient vocation à toucher des alliés du régime ou à s’attaquer à qui que ce soit, mais bien à s’attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime. »
Mardi soir, Emmanuel Macron a confirmé la volonté de la France de répondre fermement à l’attaque chimique présumée en Ghouta orientale, que Paris et ses alliés imputent au régime syrien.
Ses déclarations soulignent toutefois la difficulté de frapper les positions militaires syriennes. D’une part, les Etats-Unis envisagent de rapatrier leurs troupes déployées sur place. D’autre part, le régime de Bachar al-Assad est soutenu à la fois par l’Iran et la Russie.
« Les Russes contrôlent une bonne partie de l’espace aérien »
« Les Russes sont très présents en Syrie, ils contrôlent une bonne partie de l’espace aérien. Intervenir avec des avions contre le régime de Bachar al-Assad, c’est risquer une confrontation, un incident avec les Russes », explique ce mercredi sur BFMTV Ulysse Gosset. « Les Russes ont dit très clairement qu’une telle intervention serait très très dangereuse », ajoute l’éditorialiste.
« Il y avait deux options: la frappe limitée et la frappe massive », analyse quant à lui le général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire de la délégation française auprès de l’ONU et conseiller défense d’Emmanuel Macron durant sa campagne.
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« (Le président) a clairement annoncé la frappe limitée, avec deux objectifs: les armes chimiques, premier point, et (…) ne frapper ni les Iraniens ni les Russes », confirme-t-il.
Une situation différente de 2013
Néanmoins, l’expert militaire expose que « les relations avec la Russie sont de toute façon compliquées » et « que des frappes ne changeront pas grand chose ». « Il y a un moment où il faut montrer qu’on va jusqu’au bout de ses idées et qu’on est capable d’imposer la force, comme la Russie le fait elle-même », avance-t-il.
Un autre problème se pose, celui de la situation politique syrienne. « La grosse différence par rapport à 2013 (quand François Hollande avait voulu intervenir en Syrie, NDLR), c’est que Bachar al-Assad est revenu au pouvoir », relève Dominique Trinquand.
« Aujourd’hui, si Assad est déstabilisé, qu’est-ce qu’on met à la place? Il n’y a rien. Donc il faut faire très attention à limiter pour ne pas mettre plus de chaos là où il y en a déjà beaucoup », recommande le général.