Plusieurs dirigeants du groupe Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même, seront bientôt entendus par la justice, à la demande des juges parisiens Serge Tournaire et Aude Buresi, habitués des grandes enquêtes politico-financières, alors que le groupe est soupçonné d’avoir facilité l’arrivée de chef d’États africains en échange de concessions portuaires.
Vincent Bolloré, PDG de Bolloré, va être prochainement auditionné par des magistrats du pôle financier concernant une enquête en cours concernant les activités du groupe industriel en Afrique, rapporte ce jeudi le magazine Challenges.
Selon l’hebdomadaire, qui ne cite pas ses sources, la justice soupçonne des dirigeants de la société d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors contrôlé par Bolloré, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires.
Selon Challenges, plusieurs dirigeants de Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même, devraient être entendus « prochainement » à la demande des juges Serge Tournaire et Aude Buresi.
Les ports de Conakry et Lomé au cœur de l’affaire
La justice s’intéresse notamment aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Conakry en Guinée, où Alpha Condé, conseillé par Havas, a remporté les élections, en novembre 2010, puis a éjecté manu militari le concessionnaire du port de Conakry, Nécotrans, pour confier le marché à Bolloré. Et le Togo où le président Faure Gnassingbé, qui a lui aussi bénéficié du conseil d’Havas, a attribué la gestion d’un terminal à conteneur de Lomé à l’industriel français, juste après son élection en 2010, précise le magazine.
Personne n’était joignable dans l’immédiat dans l’entourage de Vincent Bolloré, également premier actionnaire et président du conseil de Vivendi, pour un commentaire.
Une perquisition avait été menée en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) dans le cadre de cette enquête.
Avec Challenge et Ouest-France