A l’aube de son indépendance la République de Guinée était présentée comme le pays d’Afrique offrant les meilleures perspectives de développement.
En effet, le secteur minier et les ressources naturelles dont dispose la Guinée auraient dû constituer une opportunité inédite de réduire plus vite la pauvreté extrême sur le territoire.
Si , l’exploitation était mieux réglementée, gérée et contrôlée, de manière plus responsable afin de ne pas avoir des impacts catastrophiques sur l’environnement et l’économie.
Toujours est-il que ,
Le pays a accumulé des retards énormes. Les indicateurs économiques, financiers et sociaux prennent une ampleur inquiétante. La gouvernance souffre de maux profonds. La pauvreté et la précarité se sont aggravées. L’horizon d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement s’est éloigné. Et la jeunesse du pays est poussée vers le désespoir et le désarroi. Il faut proposer aux guinéens, un projet de société crédible, tenant compte des réalités socio–économiques du moment et des aspirations profondes des différentes couches de la population.
La Guinée doit se doter d’une politique économique et sociale équilibrée, garantissant une croissance forte et des investissements accrus qui permettent l’accès à des services publics de meilleure qualité, la création d’emplois et de sources de revenus pour les familles, notamment les plus défavorisées, la réduction tangible de la pauvreté et de ses implications sur la nutrition, la mortalité maternelle et infantile, et l’accès aux services sociaux de base, notamment l’éducation et la santé.
L’administration publique quand elle, doit s’atteler à l’instauration d’un Etat de droit, au respect des principes de bonne gouvernance, et au respect des droits humains. Ainsi, les priorités doivent être :
- La réconciliation entre toutes les composantes de la société, la justice et l’équité, car la paix sociale et l’harmonie entre les communautés sont essentielles à la mise en place d’un cadre de développement économique et social viable pour les décennies à venir.
- l’instauration d’un Etat de droit, au respect des principes de bonne gouvernance, et au respect des droits humains.
- La réforme de l’administration publique
- La répartition équitable des avantages et des richesses nationales du pays entre les communautés sans exclusive afin de faire baisser les tensions intercommunautaires et de recoudre le tissu social
- La lutte contre la pauvreté en facilitant l’accès des populations aux services sociaux de base notamment à l’eau courante, à l’électricité, à l’éducation, à la santé et à la sécurité alimentaire.
- La promotion du développement rural, du développement de l’agriculture et des secteurs porteurs de croissance
- L’amélioration des infrastructures et le renforcement du secteur privé
- La sécurisation des populations par la restructuration des forces de défense et de sécurité en professionnalisant l’armée et en leur donnant de nouvelles missions.1 – La sécurité alimentaire (source FAO – Juin 2015)La Guinée est confrontée à plusieurs défis pour assurer la sécurité alimentaire de sa population : la dépendance des pluies pour la réussite de la campagne agricole, le faible accès aux services sociaux de base, une pauvreté parfois stagnante, la stabilité politique et de vie,.
- La pauvreté s’est largement aggravée en Guinée depuis 2002 dans toutes les zones géographiques du pays, la Guinée n’a pas réussi son pari de réduire l’extrême pauvreté et la faim à l’échéance de 2015.
Les régions où on trouve le plus grand nombre de ménage en insécurité alimentaire sont celles de Kindia, Nzérékoré, Boké, Kankan, Labé et Faranah. Plus de la moitié des personnes en insécurité alimentaire sévère se trouvent à Labé et Nzérékoré.
Figure 1: Nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire par région (en milliers)
L’insécurité alimentaire, principalement un problème de revenu
L’insécurité alimentaire touche principalement les ménages qui dépendent de la transformation et de la vente des produits agricoles, de la vente des produits vivriers, de la vente des produits d’élevage et du salariat agricole. Dans ces groupes la prévalence de l’insécurité alimentaire varient entre 26 et 20%. Cependant l’insécurité alimentaire sévère touche uniquement, à hauteur de 1% respectivement, ceux qui dépendent du salariat agricole, de la vente des produits vivriers et de la vente des produits d’élevage. Il s’agit d’une insécurité alimentaire chronique car les résultats de l’enquête de 2012 avaient identifié ces groupes comme étant les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire sévère.
Perspectives
En conclusion, les activités économiques du secteur rural sont essentielles pour réaliser l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, et développer le monde rural. La Guinée présente une grande diversité de milieux et de grandes potentialités agricoles.
On estime à six millions d’hectares la superficie cultivable dont 16% seulement sont exploités, essentiellement en culture pluviale. Le potentiel de terre irrigable est évalué à 364000 ha dont 81000 ha aménagés. Avec ça, l’agriculture reste essentiellement de type traditionnel, non équipée, vivrière et de survie. Les exploitations de type familial occupent 60% de la population et représentent 95% des terres cultivées, et en général, de petite taille, entre 0,3 et 0,5 ha. Cela démontre les énormes possibilités qui s’offrent pour développer ce secteur avec bien entendu des moyens financiers, du savoir-faire, et une panoplie d’actions relatives à la commercialisation, l’infrastructure adéquate, et la vulgarisation des techniques.
5 – Accès à l’eau potable
L’accès à l’eau potable en Guinée revêt une importance capitale.
En milieu rural, les villageois sont souvent approvisionnés par des forages (42,3%) dont l’eau n’est jamais contrôlée. %).
Depuis quelques années nous assistons à la contamination des eaux superficielles et souterraines liée principalement à l’exploitation minière et à l’utilisation de pesticides et d’herbicides par les agriculteurs.
la contamination de l’eau est due aux effluents contenant des substances chimiques toxiques utilisées pour l’exploitation minière notamment les cyanures, les produits chimiques organiques (organo-chlorés pour l’agriculture etc…Les effluents peuvent également avoir des niveaux d’acidité élevés. Ils peuvent s’infiltrer dans les réserves aquatiques et mettre en danger les communautés et la vie aquatique.
L’insuffisance de financements alloués à l’hydraulique villageoise La qualité de l’eau et sa facilité d’accès revêtent une importance capitale lorsque les mines sont proches des zones agricoles et ou de pêche.
La faiblesse de l’accès à l’eau potable notamment en milieu rural engendre une charge de travail importante pour les femmes obligées de parcourir de longues distances à la recherche d’eau
En milieu urbain, Le robinet est la principale source d’approvisionnement en eau des ménages de Conakry (plus de 85%) 42% dans les villes secondaires. L’absence d’adduction potable entraîne un mécontentement grandissant de la population qui peine dans certains quartiers à trouver de l’eau .Le manque de stations d’épuration et de traitements des déchets toxiques (ménagers, industriels, biologiques) et de contrôle régulier des eaux de boisson laisse sceptique et incite pour ceux qui le peuvent à boire des eaux minérales contrôlées.
4 – Santé
Le système de santé actuel n’est ni performant, ni accessible pour la grande majorité de la population, ni équitable et ni capable de satisfaire le droit à la santé pour tous.
La situation socio-économique difficile à laquelle le pays a été exposé depuis plus d’une décennie et l’épidémie d’Ebola ont affecté négativement les indicateurs sanitaires dans leur ensemble.
La santé et l’éducation sont depuis des décennies les parents pauvres de la Guinée : dégradation des infrastructures, manque de structures sanitaires convenablement équipées répondant aux normes internationales, manque de médicaments, de matériel médical et de laboratoire, formation insuffisante du personnel médical par manque de matériel didactique et de formateurs, budget de fonctionnement dérisoire.
La mauvaise performance de la santé guinéenne et d’autres secteurs critiques paralysent le bien-être, la croissance économique et le développement humain (IDH) du pays, comme en témoigne le plus récent rapport 2014 qui classe la Guinée parmi les dix plus bas pays du monde entier.
La prestation de services publics efficaces exige des politiques efficaces et des institutions solides pour les mettre en œuvre. De ce fait, peu de revenus sont générés, empêchant les installations de couvrir les dépenses d’exploitation.
En matière de financement de la santé, la part du budget consacré à la santé est très faible (2,3% en moyenne) au regard des engagements d’Abuja qui stipulent qu’un pourcentage de 15% du budget de l’Etat soit consacré à la santé. A cet égard, les centres de santé urbains, y compris ceux de Conakry, reçoivent environ 60% de toutes les dépenses de santé alors que les services de santé primaires décentralisés ne reçoivent qu’une fraction de leurs allocations budgétaires et généralement vers la fin d’exercice budgétaire. L’absence d’assurance maladie, la mauvaise gestion des ressources du secteur (évacuations sanitaires abusives par exemple), réduisent l’accès des populations nécessiteuses aux soins de santé primaires qui manquent bien souvent de confiance des populations en leur système de santé et se présente souvent trop tard dans les structures sanitaires.
De ce fait, peu de revenus sont générés, empêchant les installations de couvrir les dépenses d’exploitation, le manque de confiance des populations en leur système de santé
La fièvre Ebola a déclenché une réponse internationale car elle menaçait le monde mais elle n’a été que le reflet de la pauvreté et de la défaillance du système sanitaire. En Guinée, d’autres maladies comme le paludisme, la fièvre typhoïde, le choléra les diarrhées infantiles, les hépatites virales, la fièvre jaune, la rougeole, les méningites, la drépanocytose, sont beaucoup plus meurtrières.
En matière d’informations sanitaires et de mesures d’hygiène, le système est peu performant à cause de l’insuffisance de ressources humaines, matérielles et financières.
Les insuffisances du système de santé ci-dessus indiquées expliquent les niveaux élevés des taux de mortalité maternelle (980 décès pour 100000 naissances vivantes EDS 2005) et infantile (91 pour mille EDS 2005) et la mortalité des enfants de moins de 5 ans (163 pour mille EDS 2005). Ce qui impacte négativement les conditions de vie des populations (notamment des plus vulnérables) et la productivité du travail (notamment celle des femmes).
4 – Démographie
La démographie de la Guinée est caractérisée par une croissance rapide de la population et marquée par de fortes disparités régionales. En effet, la population totale est passée de 9,7 millions habitants en 2007 à 13 291000 millions habitants en 2017, soit un taux de croissance annuel de 2,6 en 2017% (équivalant à un doublement tous les 22,5 ans). Elle est constituée en majorité de femmes (52%).
La répartition par âge met en évidence une proportion importante de jeunes. En effet, 22 % de femmes et 23 % d’hommes sont âgés de 15-19 ans. Environ 18 % de femmes et 17 % d’hommes appartiennent au groupe d’âges 20-24 ans. Ce taux de croissance démographique reste préoccupant et préjudiciable au développement économique du pays, car il entraîne une forte demande sociale (notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du logement, de l’emploi et du transport) à laquelle les politiques sociales doivent répondre.
De même, l’indice synthétique de fécondité (ISF) reste élevé : 5,1 enfants par femme en moyenne (EDS4- 2012). Ce niveau de l’ISF exerce une pression de plus en plus croissante sur les services sociaux et l’emploi.
Il s’explique, entre autre , par le statut socio-économique précaire de la femme, en particulier son faible niveau d’instruction, son faible pouvoir économique, et le manque de connaissance / prise de décision par rapport à son propre système de reproduction la faible maîtrise de la fécondité affecte la santé de la mère et de l’enfant et se traduit par des grossesses nombreuses et très rapprochées, des avortements provoqués et souvent mortels chez les adolescentes, des multiples complications obstétricales. A cela, s’ajoute les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines (excision notamment) qui sont la cause de nombreux décès chaque année. Ces problèmes résultent en partie de la faible utilisation des méthodes modernes de contraception par manque de politique de vulgarisation du Planning Familial et des méthodes de contraception seule, solution idoine pour réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
2 – Education
Selon MALALA, « un enfant, un professeur, un livre, un crayon peuvent changer le monde » et La Reine RANIA DE JORDANIE : « il n’y a pas d’armes plus puissantes au monde que l’éducation. »
Le système éducatif en Guinée n’est pas en mesure de permettre à tous les enfants en âge scolaire d’accéder à l’école par manque d’écoles primaires publiques (156 seulement à Conakry sur 6194 en 2012-2013 pour un total d’environ 1 600 000 élèves à scolariser.) des facteurs limitant l’accès et le maintien des enfants à l’école des familles défavorisées surtout en milieu rural, en particulier les filles et favorisant les mariages précoces.
Les infrastructures scolaires existantes sont souvent inadaptées (manque de latrines, et de points d’eaux formation et nombre des enseignants insuffisantes
38% des enfants quittent l’école primaire sans avoir appris à lire, à écrire et à faire des calculs de
En matière d’inégalité d’accès à l’éducation, le taux net de scolarisation (TNS) au primaire a pratiquement stagné en milieu rural entre 2007 (48,3%) et 2012 (48,7%). En revanche, en milieu urbain, on note une nette progression, le taux passant de 81,6% à 86,5%. Ceci montre qu’il reste des efforts à faire pour améliorer l’accès à l’école des enfants issus des ménages pauvres en milieu rural.
En ce qui concerne l’accès à la scolarisation au secondaire, on note en général un décrochage plus important en milieu rural qu’en milieu urbain, malgré une légère amélioration de la situation nationale d’où la nécessité de poursuivre les efforts en vue d’accroître les opportunités d’accès à l’enseignement secondaire en milieu rural, notamment pour les enfants issus des ménages pauvres.
Enfin, le taux d’alphabétisation en Guinée est très faible : 29,5% pour la population totale. En d’autres termes, seulement 29,5% de la population totale de la Guinée âgée de plus de 15 ans sait lire et écrire dont à peine 18,1% de la population féminine totale âgée de plus de 15 ans ; ce qui est nettement inférieur à la plupart des autres pays africains.
Il est donc impératif conformément au Partenariat Mondial pour l’Education d’augmenter drastiquement le budget consacré à l’éducation nationale qui représente à peine 2,4% du PIB.
Une attention particulière devrait être accordée à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique et technologique ; principal moteur du développement, de la transformation de la société et de l’économie et de l’innovation seuls moyens pour moderniser le pays, accroître les revenus des populations, éviter l’exode des jeunes et faire de la Guinée une nation moderne et prospère où il fait bon vivre.
De l’avis général, le développement de l’éducation conduit à une croissance économique accélérée, à une plus grande répartition des richesses et des revenus, à une plus grande égalité des chances, à une main-d’œuvre qualifiée, à une diminution de la croissance démographique. De nombreux individus et nations en ont pris conscience et investissent énormément dans l’éducation d’autant plus qu’avec l’accroissement de la population surtout en Afrique subsaharienne, le nombre d’enfants à scolariser est de plus en plus grand.
La politique de l’enseignement en Guinée devra tenir compte, pour les années à venir de la démographie pour la taille, les structures et la forme des systèmes éducatifs ainsi que leurs coûts. Le gouvernement devra décider qui éduquer, quel type d’éducation fournir, et comment financer cela avec des solutions peu coûteuses offrant une éducation de base de qualité.
Au final, nous devons tous nous mobiliser pour soutenir l’Education pour tous, en aidant à scolariser les enfants de familles défavorisées afin d’atteindre les objectifs des OMD, malheureusement, cela n’est pas facile pour la Guinée, surtout en milieu rural, où les écoles sont parfois éloignées, du village, les enseignants rémunérés par le village , souvent difficiles à recruter parfois par manque de logements décents .Les obstacles qui empêchent d’atteindre ces OMD ne sont pas surtout technique mais une question d’engagement politique, de ressources .
Il s’agit d’une volonté collective :celle d’ unir nos forces pour nous attaquer de front aux injustices et aux inégalités, en concentrant l’investissement et l’action sur les vraies priorités à savoir : la situation des enfants laissés pour compte.
Un enfant privé d’une éducation de qualité risque de ne jamais acquérir les compétences nécessaires pour réussir sur le plan professionnel ou ne pas pouvoir envoyer ses propres enfants à l’école
6 – Infrastructures
La Guinée n’a pas les infrastructures nécessaires pour soutenir les activités commerciales avancées, mais les conditions s’améliorent. Le service d’électricité s’est légèrement amélioré dans toute la capitale, Conakry, depuis l’achèvement du barrage de Kaléta à l’été 2015, mais les coupures d’électricité sont fréquentes pendant les mois secs de Février à Mai. Le service d’eau dans la capitale est intermittent et en grande partie impropre à la consommation.
A l’intérieur du pays, l’accès à l’électricité et à l’eau est en grande partie indisponible.
Les infrastructures de transport, y compris les routes, les chemins de fer et le système portuaire, sont inégales
Ainsi l’amélioration des infrastructures est la priorité pour les années à venir.
Le réseau routier dans certaines zones, telles que la périphérie de Conakry, entre Dabola et Kankan, et Beyla à N’Nzérékoré, a été amélioré avec des ressources de donateurs internationaux ou de sociétés partenaires dans le secteur minier.
Les coûts d’exploitation des télécommunications sont élevés et le service est lent et sujet à des pannes d’électricité en raison du manque d’équipement, mais l’installation en cours des réseaux de fibre optique devrait améliorer la connectivité Internet, bien que les connexions soient inférieures aux normes occidentales.
3 – Environnement
La déforestation galopante (abattage des arbres pour le bois, le charbon, le bois de chauffage, etc., sans replantation) entraîne l’érosion des sols, le dérèglement climatique (désertification, augmentation des températures, assèchement des cours d’eau) la surpopulation notamment dans les zones forestières, l’approvisionnement insuffisant en eau potable, la surexploitation, etc. sont l’essentiel des problèmes environnementaux auxquels la Guinée est confrontée aujourd’hui.
Les statistiques environnementales sont dispersées, fragmentaires et incomplètes en Guinée et il n’y a pas de suivi régulier de l’état de l’environnement dans son ensemble. Nous possédons quelques données sur l’air, l’eau et le sol, mais les observations régulières sur les superficies des différentes formations végétales, sur les effectifs de la faune et sur les richesses spécifiques fauniques et de la flore ne sont presque jamais effectuées.
La question environnementale exige des réponses pratiques à la hauteur des enjeux et des menaces : feux de brousse, la rareté des ressources énergétiques et alimentaires, insalubrité des villes, surpopulation, pollution, sècheresse et inondations. Face à ces risques environnementaux qui menacent l’existence même du citoyen guinéen, la mise en œuvre d’une politique de l’environnement s’impose.
La protection de l’environnement doit être l’une des priorités du gouvernement guinéen.
On ne peut pas agir sur le cercle vicieux pauvreté – insécurité si l’on n’apporte pas une réponse adaptée et durable à la précarité des facteurs environnementaux.
Il est urgent d’agir si on veut faire face à la catastrophe environnementale qui nous menace tous. Le capital écologique, source de la croissance économique durable, est en péril. Les gouvernements guinéens qui se sont succédés n’ont que trop attendu. Les autorités guinéennes actuelles doivent rapidement légiférer et prendre des mesures pour la prise en charge du binôme : environnement – développement pour l’exploitation rationnelle des ressources forestières avec la responsabilisation des collectivités locales, la poursuite du programme de foyers améliorés, la promotion des énergies renouvelables de substitution (gaz butane, biogaz et solaire) et le développement de l’électrification rurale.
II – OBJECTIFS DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
1 – promouvoir les principaux secteurs de croissance
Le taux de croissance moyen enregistré au cours des cinq dernières années (2,4%)
2 – Réduire la pauvreté
Une stratégie de réduction de la pauvreté couvrant des thèmes transversaux (droits de l’homme, population, emploi, prévention des conflits, le genre, l’environnement et le VIH-SIDA, etc.) a été adoptée avec des objectifs à atteindre d’ici 2017.
3 – Développer les secteurs sociaux
L’objectif du gouvernement est de fournir aux communautés, que ce soit dans les villages ou les villes l’accès aux services sociaux de base centres de santé, un niveau raisonnable de l’éducation accessible aux jeunes et les femmes, l’accès à l’eau potable et les revenus générés, activités, etc.).
Un accent particulier a été mis sur les jeunes les gens et les femmes en vue d’améliorer leur accès et leur participation
OPPORTUNITES
Malgré ces défis importants, la Guinée se voit offrir des opportunités concrètes de décennies de mauvaise gestion et de mauvaise gouvernance et de fournir aux citoyens les droits et les avantages de vraie citoyenneté.
Egalement, les ressources humaines et naturelles dont elle dispose peuvent être mises à profit et exploitées de manière rationnelle pour en tirer le meilleur bénéfice pour le continent et ses citoyens. Mais, cela requiert de prime abord un Etat fort, impartial et respectueux des droits humains et des valeurs de justice et d’équité. Cela exige aussi une gestion rigoureuse, responsable et axée sur les résultats.
2 – Les femmes
Malgré les inégalités qui existent, les femmes restent des acteurs fondamentaux dans tous les aspects de la vie, y compris les sphères économiques et domestiques. L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont une priorité de à tous les niveaux. Un système de gouvernance participatif ne peut être réalisé sans l’autonomisation des femmes.
3 – La jeunesse
Les politiques doivent intégrer la jeunesse comme une question transversale importante dans la stratégie de développement du pays.
Le profil démographique de la Guinée démontre que – 42,2% de la population à moins de 15 ans et 61,6% de moins de 25 ans. On estime le chômage des jeunes à plus de 70 pour cent.
Il faut noter que l’enseignement obligatoire ne comprend que l’école primaire. Et que moins 20% de la population guinéenne fréquente l’école secondaire. Si les politiques n’intègrent pas dès maintenant dans leur programme la nécessité d’éduquer la jeunesse guinéenne et leur fournir des opportunités d’emploi, le potentiel JEUNESSE DE LA GUINEE sera gaspillé, et à la place, la Guinée sera assise sur une bombe sociale avec un groupe volatile de jeunes frustrés.
Il existe cependant de puissants leaders de jeunesse qui sont l’avenir de Guinée. La jeunesse guinéenne exige le changement.
III – FREINS
A – La Corruption
Pour l’année 2016, la Guinée est classée 163e sur 190 pays évalués. C’est neuf places mieux que dans l’indice de 2012, mais la Guinée est toujours répertoriée comme un pays corrompu.
La corruption a paralysé la capacité de l’État à fournir des services publics de base et créé un climat d’impunité. La Guinée a été soumise à un régime autocratique presque depuis l’indépendance en 1958. La petite corruption était également répandue. Ainsi, les fonctionnaires dans les bonnes grâces du président étaient libres de surinvestir, détourner des fonds, et solliciter des pots-de-vin sans crainte de conséquences ou d’enquête.
SOURCE: The anatomy of the Resource Curse: Predatory Investment in Africa’s Extractive Industries
La corruption s’est fortement aggravée ces dernières années en Guinée, accentuant la misère des populations qui n’arrivent toujours pas à profiter des immenses potentialités minières de ce pays d’Afrique de l’ouest, estime la Banque mondiale.
SoURCE: The anatomy of the Resource Curse: Predatory Investment in Africa’s Extractive Industries
La lutte contre la corruption en Guinée fait toujours face à d’importants obstacles, dont certains sont liés à la faiblesse de son cadre juridique.
L’absence d’une loi anti-corruption, celle d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, ou le fait que la Guinée applique un code des marchés publics obsolète et lacunaire sont autant de facteurs qui minent les efforts de lutte contre la corruption.
Les obstacles les plus sérieux à la lutte contre la corruption sont, sans aucun doute, d’ordre institutionnel. L’existence parallèle de plusieurs organes de contrôle, d’audit et de prévention de
La corruption et le chevauchement de leurs compétences posent le problème de leur efficacité.
L’absence d’indépendance de ces organes constitue de sérieuses limites à leur action et pourrait d’autant plus contribuer à la perception de leur instrumentalisation politique qu’ils sont presque tous placés sous la dépendance administrative de la présidence de la République.
Pour que la lutte contre l’impunité joue effectivement le rôle de complément nécessaire de la lutte contre la corruption, il y a un besoin certain d’un système judiciaire reformé, indépendant, et équipé en capacités techniques nécessaires pour démêler les affaires de corruption dans le labyrinthe des sociétés prête-noms et d’opérations financières complexes sous lesquelles elles se cachent souvent. La création d’une juridiction spécialisée.
Reforme des forces armées
Les forces armées sont aujourd’hui divisées selon des clivages ethniques et générationnels et donnent une image négative de leur département. Alors que les conditions de vie sont difficiles et ingrates pour la plupart des militaires, une poignée d’officiers supérieurs vit dans l’opulence. La gestion financière est entachée de corruption, les institutions de contrôle civiles et militaires sont faibles ou inexistantes. L’armée est pléthorique et mal formée. La confiance de la population en elle étant au plus faible, une réforme s’avère nécessaire pour mettre en place un environnement sûr, et propice au développement d’institutions démocratiques.
Ainsi, une réforme conduite correctement en concertation avec le plus grand nombre de militaires devra redéfinir la relation entre les forces armées et le régime civil, et résoudre le grave problème du financement de l’armée, de discipline, efficaces et ne pesant pas trop lourd sur le budget National et adapter les réformes aux besoins du pays.Il faut repenser le fonctionnement de ce département et créer différents corps de métier au sein de l’armée.
L’objectif du processus de réforme est d’établir une armée responsable devant le pouvoir civil et capable de répondre aux besoins sécuritaires du pays et d’aménagement du territoire. Ces mesures doivent aller de pair avec une amélioration des conditions de vie et de travail des forces armées. Le président doit aussi résister à la tentation d’utiliser l’armée à des fins partisanes et chercher plutôt à s’appuyer sur sa légitimité démocratique pour gouverner efficacement.
CONSTATS
1 – Climat politique
A chaque consultation électorale, les affrontements entre formations politiques se transforment rapidement en heurts entre ethnies. D’année en année, le climat politique ne cesse de se dégrader du fait du manque de transparence et d’équité dans le processus électoral et d’indépendance de la justice. D’autre part, les électeurs n’ont pas été formés au déroulement du processus électoral.
Conclusion
La pauvreté est encore massive et profondément enracinée, et les processus qui conduisent à l’exclusion et à la marginalisation de larges segments de notre société sont toujours en cours.
Il nous faut donc accorder une grande priorité à la sécurité alimentaire, à l’éducation afin que nos enfants ne soient pas des laissés pour compte de la croissance économique, à l’amélioration des revenus et du pouvoir d’achat et à la réduction des inégalités et disparités entre les catégories socio-professionnelles, entre les hommes et les femmes et entre les régions.
Par ailleurs, tandis que l’évolution démographique des pays développés décrit un vieillissement de la population, celle de l’Afrique illustre une population jeune et aussi de plus en plus éduquée. Si la croissance démographique actuelle se maintient, dans trente ans l’Afrique aura une population active plus importante que celle de la Chine ou de l’Inde. Cela représente un atout supplémentaire à même d’accélérer le développement mais à condition que nos enfants soient ÉDUQUÉES.
Même si l’Afrique est encore vue comme un continent en souffrance, beaucoup reconnaissent les opportunités qu’elle offre voyant en elle la prochaine zone de croissance. Les industries extractives, l’agriculture, les industries manufacturières, le secteur financier et les télécommunications sont indéniablement les secteurs porteurs de cette croissance.
De surcroît, une autre ressource de l’Afrique réside dans l’émergence d’un nouveau marché de près d’un milliard de consommateurs, car sur les dix dernières années, la consommation a représenté un quart du PNB annuel régional ; ce qui dénote une demande intérieure forte notamment dans les secteurs du transport, des infrastructures, de la construction et de l’agriculture. C’est cette demande intérieure qui a d’ailleurs mis le continent relativement à l’abri des chocs extérieurs induits par les crises économiques et financières internationales.
Mais, Il est établi que les pays qui enregistrent la plus forte croissance et attirent les flux de capitaux étrangers sont ceux qui ont engagé et réussi des réformes politiques et macroéconomiques, créé un environnement propice aux investisseurs et engagé des mutations économiques importantes plus particulièrement des reformes monétaires, juridiques, commerciales, fiscales et financières.