S’il y a un fait majeur de l’actuelle gouvernance qui a trouvé l’adhésion de l’opposition, c’est bien la loi des finances initiale dans son volet recettes.
La classe politique d’ordinaire très avare en appréciations des acquis du pouvoir, a pu ainsi apprécier l’ambition de l’architecte de ce budget qui a mis la barre très haut en allant chercher des poches de recettes supplémentaires.
Le budget, il faut le rappeler, pour la première fois, s’équilibre en recettes et en dépenses à hauteur de 20mille milliard GIF.
L’assurance, a été donc donnée aux parlementaires, que le pays peut réussir cet exploit.
Mais, c’était sans compter sur la gestion très critiquée des dépenses et au réalisme des réformes devant générer ces recettes, par le ministre du budget.
Le dernier conseil des ministres à révéler que la prévision ne sera pas atteinte.
Mohamed Lamine Doumbouya, a indiqué que les dépenses sont évaluées à GNF 19 170 Mds contre une prévision initiale de 21 137,04 Mds GNF, soit une diminution de 9,31% (-1,85% du PIB).
Cette baisse, d’après le ministre, est liée à la baisse des recettes fiscales de 4% et celles douanières de plus de 14%, mais aussi la baisse des recettes minières.
La crise post-électorale, est la principale raison évoquée par le ministre pour justifier le gap.
Des observateurs, estiment par contre que cet argument est insuffisant, en faisant remarquer que les zones minières n’ont pas été touchées par ces mouvements qui étaient, précisent-ils, circonscrits à Conakry et antérieurs à la LFI.
Très prétentieux, ils trouvent les explications ailleurs notamment dans l’explosion des dépenses extrabudgétaires, la mise en place de certaines réformes en déphasage avec les réalités socio-politiques et d’autres réformes surévaluées, qui d’après eux, n’ont pas permis l’atteinte des objectifs budgétaires.
Le ministre du budget qui en est l’architecte principal, devrait essuyer tout seul les critiques. On lui reproche à cet effet, son manque d’expérience qui expliquerait, dit-on, sa gestion livresque d’un département qui devait en être autrement.
Les choses s’annoncent alors difficiles pour le patron du budget, qui devrait convaincre le nouveau premier ministre de la nécessité de le maintenir à son poste.
Sadikou