« Cinq années ! Cela avait duré cinq années, de 1990 à 1994. La décision de me faire auditer, que j’avais prise en toute liberté et en toute responsabilité, ne servit paradoxalement qu’à renforcer contre moi le doute et la méfiance. Les instructions que j’avais données à mes collaborateurs de se mettre entièrement à la disposition de mes auditeurs venus de Paris furent regardées comme un zèle suspect. La constante stérilité de toutes les recherches n’eut pour effet que de mettre à vif les nerfs des investigateurs. Eux-mêmes et leurs mandants multiplièrent les tracasseries de plus belle, pour en faire mon lot quotidien, et s’effarouchèrent, chaque jour un peu plus, des efforts que je m’imposais pour ne jamais céder aux provocations. Supporter tout cela m’était hélas inévitable. Quel autre chemin aurais-je dû emprunter pour échapper à une injustice que j’étais déterminé à conjurer ? Je pouvais heureusement, dans cette épreuve, compter sur cinq adjuvants importants : mon intégrité qui était pour moi une véritable citadelle et qui m’avait effectivement gardé, tout au long de cette expérience, dans une sérénité sans faille ; les miens, avec à leur tête mon épouse, qui m’ont entouré d’une présence et d’une compréhension constantes et indéfectibles ; mes collaborateurs de l’Union Africaine qui m’avaient témoigné un soutien sans faille ; ma foi en l’existence d’un Dieu pour les justes ; enfin ma confiance dans le soutien de la très sainte Vierge Marie à qui j’ai toujours voué une très grande piété filiale, étant né un 15 août, jour de sa montée au ciel. L’idée de créer NSIA a été organiquement liée à cet incendie nocturne, allumé pour briser ma carrière. C’est là que j’ai arrêté la décision, quoi que cela pût me coûter, de fermer la porte à l’ingratitude et aux humiliations gratuites, et de me jeter, guidé par le soucis exclusif et passionné de la réussite, dans une création personnelle. »
Tiré du beau livre NSIA « Une Aventure dans l’Assurance » Page 11.