Née en 1942 à Kouroussa, elle confie que, dès son enfance, ses parents l’ont sans cesse poussée à s’affirmer : « J’étais la seule fille née après 3 garçons, et mes parents me disaient : tu dois être bonne à l’école, pas la deuxième, mais toujours la première, parce que nous savons que tu peux le faire ». Elle bénéficie d’une formation supérieure scientifique, en chimie à Université d’État de Pennsylvanie et obtient aussi un diplôme de troisième cycle en biochimie en Guinée, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Elle devient ensuite enseignante jusqu’en 1984. En 1984, après la mort d’Ahmed Sekou Touré, Lansana Conté parvient au pouvoir et, dans un premier temps, réintroduit le multipartisme, favorise un fonctionnement plus démocratique et un certain renouvellement. Il veut aussi sortir le pays de son isolement diplomatique. Elle est appelée à prendre une fonction de direction au sein du ministère des affaires étrangères. En 1989, elle est nommée Ministre de l’éducation, et reste à ce poste jusqu’en 1996. Durant cette période, le nombre de filles inscrites dans les écoles de la Guinée double, passant de 113 000 à 233.000. En 1992, elle contribue à la création du Forum for African Women Educationalists (FAWE). À partir de 1996, n’ayant plus de responsabilités ministérielles en Guinée, et jusqu’en 2005, elle anime les politiques de l’éducation au sein de l’UNESCO, où elle est nommée pour aider à améliorer l’éducation des femmes dans les pays les moins avancés. En 2005, elle contribue à mettre en place l’Association pour le Renforcement de l’Enseignement Supérieur pour les Femmes en Afrique (ASHEWA) et est nommée conseillère spéciale du Directeur Général de l’UNESCO pour l’Afrique, un poste qu’elle occupe jusqu’en 2009. Elle siège au Comité de Liaison des ONG, en partenariat avec l’UNESCO. Elle est également membre du Comité pour le prix de la Bonne Gouvernance et du Leadership en Afrique de la Fondation Mo Ibrahim, et du Comité consultatif du président (President Advisory Panel) de la Banque islamique de développement (PAP/BID).
À de multiples reprises, elle a mis l’accent, durant son parcours, sur l’accès des femmes à l’éducation en Afrique, qui doit être une priorité des gouvernements et qui doit être sécurisée contre toutes les formes de violence à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de classe.
Depuis 2015, elle est membre d’honneur de l’Association d’Aide à l’Education de l’Enfant Handicapé (AAEEH) et soutient, comme marraine, le projet de scolarisation des filles handicapées.
Distinctions
Elle a reçu plusieurs distinctions pour son travail dans l’éducation en Afrique, y compris l’Ordre des Palmes Académiques (une distinction française). Elle a été nommée officier de l’Ordre national ivoirien, et Chevalier de l’Ordre du mérite guinéen et s »est vu remettre la Médaille d’Honneur du Travail de Guinée. Elle a été nommée l’une des 100 personnalités les Plus Influentes Africains en 2013 et 2014. En 2015 et 2017, elle a reçu le WISE Prize for Education. . Son nom a été retenu pour désigner plusieurs écoles privées et publiques en Guinée, et au Sénégal.
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