LA CHRONIQUE DU PR KHAYAT. Une étude conduite auprès de 32.000 hommes suggère une réduction significative du risque de cancer de la prostate, proportionnelle à la fréquence d’éjaculation.
Imagerie médicale d’une prostate traitée par curiethérapie, reconnaissable aux petits grains d’iode radioactifs implantés dans l’organe.
Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.
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Éjaculer régulièrement diminuerait le risque de cancer de la prostate. C’est le constat que dresse une étude menée par des chercheurs de l’Université de Boston (Etats-Unis). Cette étude prospective regroupe des données collectées auprès de 32.000 hommes suivis entre 1992 et 2010 dans le cadre de l’étude de cohorte HPFS (Health Professionals Follow-up Study). Les hommes ont répondu à un questionnaire sur leur fréquence mensuelle d’éjaculation.
Les résultats font état d’une réduction significative du risque de cancer de la prostate (pour les tumeurs de bas grade), proportionnelle à la fréquence d’éjaculation. Chez les hommes âgés entre 20 et 29 ans, dont la fréquence mensuelle d’éjaculation est égale ou supérieure à 21 fois, le risque de développer un cancer de la prostate est réduit de 19 % par rapport à ceux qui éjaculent 4 à 7 fois par mois. Pour la même fréquence, la diminution du risque est de 22 % chez les hommes de 40 à 49 ans.
Pour les auteurs, l’éjaculation régulière (dans le cadre de rapports sexuels sans risque) constitue alors un moyen de prévention. Celui-ci réduirait les traitements inutiles des tumeurs à faible risque, mais aussi les coûts médicaux et les conséquences physiques et psychologiques, une fois le diagnostic tombé. Il est nécessaire que la recherche soit plus approfondie pour comprendre comment l’éjaculation modifie l’environnement de la prostate.
Les précédentes chroniques du Pr Khayat :
– Cancer de la prostate : la prise d’hormones augmenterait le risque d’Alzheimer
– Cancer de la prostate : la prise de Viagra n’induit pas de récidive
– Cancer de la prostate : le profilage génétique pour mieux choisir le traitement