Aruna Dindane est considéré comme l’un des meilleurs joueurs ivoiriens de l’histoire. Retraité depuis 2013, l’ancien attaquant gère ses affaires et s’occupe de l’Association des footballeurs ivoiriens (AFI), dont il est secrétaire général.
Le 21 juin 2006, la Côte d’Ivoire, en battant la Serbie-Monténégro (3-2) à Munich, en Allemagne, remportait le premier match de son histoire en Coupe du monde, grâce à un penalty de Bonaventure Kalou et un doublé d’Aruna Dindane (dont aussi un penalty), alors que les Éléphants avaient rapidement été menés au score (0-2). Un succès insuffisant, puisque les Ivoiriens étaient déjà éliminés avant le coup d’envoi à cause de deux courtes défaites face à l’Argentine (1-2) et les Pays-Bas (1-2).
Douze ans après, quand on l’interroge sur son avenir, Aruna Dindane est au moins sûr d’une chose : il ne sera pas entraîneur. « Pour cela, il faut avoir la vocation. Et je ne l’ai pas. Je réfléchis à d’autres pistes, comme suivre la formation de management proposée à Limoges par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES). » Pour l’instant, Dindane, 37 ans, vit entre le nord de la France et Abidjan, et gère ses affaires immobilières tout en s’impliquant activement dans l’Association des footballeurs ivoiriens (AIF), dont le président, Cyrille Domoraud, est lui aussi un ancien international, et Kolo Touré un membre du bureau.
« Améliorer la condition des joueurs ivoiriens »
L’ex international (62 sélections, 18 buts), qui a participé à deux Coupes du monde (2006, 2010) et quatre CAN (2002, 2006, 2008, 2010) a mis un terme à sa carrière en 2013, à Crystal Palace (Angleterre). Formé à l’ASEC Abidjan, c’est à Anderlecht (2000-2005), puis au RC Lens (2005-2010) qu’il s’est construit sa réputation et son palmarès.
Également passé par Portsmouth (Angleterre) et le Qatar (Lekhwiya, Al-Gharafa, Al-Sailiya), le natif d’Adjamé avait adhéré à l’AFI alors qu’il était encore joueur. « Une fois que j’ai arrêté, j’ai donc décidé de rejoindre ce syndicat. J’ai commencé ma carrière en Côte d’Ivoire. À l’époque, j’avais pu constater que le statut des joueurs devait être amélioré. À l’ASEC, un club qui respecte ses contrats, il n’y a jamais eu de problèmes particuliers. Mais la guerre civile a eu des conséquences sur le football. Aujourd’hui, il y a beaucoup à faire pour améliorer la condition des joueurs ivoiriens. »
« Des présidents de clubs sont réceptifs, d’autres moins »
Le double champion de Belgique (2001 et 2004) dresse l’inventaire des améliorations à apporter. « Il faut que les joueurs disposent de vrais contrats, qu’ils soient payés en temps et en heure et qu’ils ne se retrouvent pas à la rue s’ils doivent stopper leur carrière prématurément à cause d’une blessure. Nous sommes conscients que les clubs ivoiriens connaissent pour la plupart des difficultés financières. On discute avec les présidents. Certains sont réceptifs, d’autres moins. On parle aussi avec la fédération, la Ligue professionnelle, le ministère des Sports », détaille Dindane.
L’AFI, qui bénéficie d’une subvention de la FIFpro, le syndicat mondial des joueurs, compte aussi sur les cotisations de ses membres et sur quelques sponsors pour développer son programme. « Avec Kolo Touré, Cyrille Domoraud et quelques autres, nous avons fait carrière en Europe, et nous pouvons donc nous servir de notre expérience pour aider le foot ivoirien. Plus il se développera, plus les joueurs seront bons et auront des chances d’être transférés en Europe. Et cela profitera au football du pays… »