Réponse.
Dans la vie d’un Etat, il y a des changements du gouvernement, la Guinée n’est pas une exception. Dans tous les pays du monde, en France, aux Etats Unis, il y a des changements. Le Chef de l’Etat a estimé qu’il devait opérer ce changement et ça a été fait. Dire que je suis victime de ma rigueur, je vous laisse dans vos spéculations, ça ne m’intéresse pas beaucoup. Ce qui m’a intéressé, c’est de faire du mieux que je pouvais pour essayer d’imprimer autre chose au niveau de ce ministère…La manière dont on travaille, au niveau des procédures, pour que ça aille plus vite. Chacun d’entre vous ici peut dire ce qui ne va pas aux finances, c’est lent, il y a beaucoup de batthistes. On a essayé en tout cas de régler tous ces problèmes.
Parce que ce sont les problèmes structurels de la Guinée. Tant qu’on ne règle pas ça, je suis désolée, on continuera à tourner en rond. Il faut qu’on s’attaque aux vrais problèmes et ça c’est l’un des vrais problèmes. Moi je pense en tout cas avoir fait du mieux que j’ai pu. Je me lève le matin, je me regarde dans la glace, je suis satisfaite, je suis honorée d’occuper cette place.
Maintenant j’ai eu une vie avant et j’aurai une vie après ma vie de ministre. On ne s’accroche pas au poste de ministre, ça aussi c’est l’une des tares qu’on a. Des gens s’accroche au poste dans la fonction publique. Non, non, non. Je crois qu’il faut aussi accepter d’avoir l’humilité de dire qu’on doit partir.
Les retraités doivent partir. On a des retraités qui sont planqués dans les ministères, qui occupent des bureaux pendant qu’on a des jeunes cadres qui s’assoient, qui sont entassés… ce n’est pas acceptable tout ça. Donc ça aussi ce sont des choses contre lesquelles on a essayé de lutter avec plus ou moins de succès.
On a essayé d’informatiser aussi parce que ça c’est important. Quad on informatise, on a la transparence, c’est un des moyens de lutter contre la corruption, de travailler plus vite parce qu’on ne peut pas accepter que des cadres s’assoient sur des dossiers pendant des mois et des mois, ce n’est pas possible ça. Donc Oui, monsieur le Rappeur (Djani Alpha Ndlr) je suis compliquée si c’est le label que les gens veulent me coller, parce que j’estime qu’on est là pour servir la population, les citoyens, les citoyens que vous êtes.
Quelqu’un qui veut s’enrichir, il faut qu’il quitte la fonction publique, il faut qu’il aille dans le secteur privé. C’est dans le secteur privé qu’on devient milliardaire, ce n’est pas en étant dans la fonction publique (Applaudissements).
Concernant mon successeur, je lui souhaite vraiment tout le meilleur. Je sais qu’il continue, je lui ai laissé aussi un document de passation, ce qui ne se fait quasiment pas dans notre administration. Et ça c’est un autre problème. C’est l’une des raisons qu’on a l’impression de recommencer à zéro.
Il faut laisser des passations en bonne et due forme à son successeur. Ne pas le faire, ça veut dire qu’on est arrogant à mon avis. Ne pas le faire, ça veut dire qu’on pense qu’après nous, c’est le déluge, il n’y a plus rien. Non, ce n’est pas comme ça. Moi je me suis employée, j’ai laissé un pavé comme ça à mon successeur en l’alertant sur les différents dossiers pour qu’il ne perde pas de temps, qu’il soit immédiatement opérationnel. C’est important. Moi quand je suis arrivée, il n’y avait pas grand-chose, ce n’est pas évident hein. Je sais qu’il fera de son mieux, je lui souhaite le meilleur. Souhaitons le meilleur à notre prochain, parce qu’en Guinée on est trop envieux. On voit quelqu’un qui réussit, on ne veut pas ça.
Propos transcrits par Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)