«Chiens, minus»… À Fleury-Mérogis, où il est détenu, le terroriste des attentats du 13 novembre 2015 multiplie les incidents.
Le terroriste Salah Abdeslam garde la haine au ventre. Insultes, menaces, agressivité… L’un des détenus les plus dangereux de France fait vivre une situation difficile au personnel pénitientiaire chargé de sa surveillance. Après deux ans d’incarcération au quartier d’isolement de Fleury-Mérogis, ce détenu particulièrement surveillé entretient des relations difficiles avec les personnels pénitentiaires chargés de le surveiller.
Le 7 septembre dernier, le relevé d’incident de la plus grande prison d’Europe rapporte que «Le TIS ABDESLAM Salah a menacé le surveillant XXX lors de la distribution du repas, en ces termes: ‘Pourquoi tu me regardes, espèce de minus. T’es qu’un minus, viens dans ma cellule et on va s’expliquer. Moi, je suis musulman et vous êtes mécréants, des chiens ; un jour, ça va changer vous allez m’embrasser les pieds’.»
Mutique devant le juge
Des propos suffisamment graves pour que l’établissement ait tout à la fois averti le parquet antiterroriste et la direction de l’administration pénitentiaire.
Le 28 juin, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos djihadistes du 13 novembre 2015, a brièvement comparu devant un juge antiterroriste, pour la septième fois depuis sa mise en examen, il y a deux ans. Une fois de plus, il avait choisi le mutisme, confirmant sa décision de faire du silence sa stratégie judiciaire. Proche du Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attentats, il est accusé d’avoir eu un rôle important de logisticien, louant véhicules et planques en région parisienne, et également d’avoir convoyé à travers l’Europe, depuis la zone irako-syrienne, dix djihadistes pour la plupart impliqués dans les tueries de Paris et de Bruxelles, du 22 mars 2016.