L’autre semaine, j’ai mis l’accent sur le retour à la discipline dans les rangs de la police guinéenne comme l’action qui meuble les 100 jours du ministre Alpha Ibrahima Keira.
A mes yeux, une telle action s’inscrit dans la dynamique de la Reforme des forces de défense et de sécurité. D’où tout l’intérêt de redonner corps et âme à cette source fondamentale qui constitue la sève nourricière sinon la boussole du fonctionnement des services de sécurité et de protection civile. »
Le ministre Alpha Ibrahima Keira a donc pris la décision de sanctionner comme il se doit 393 fonctionnaires de police « en situation d’abandon » injustifiée « de postes ». La première sanction débute par le « blocage de salaire ». A cette occasion, au moins trois séries de listes a été déposée sur la table du ministre Ismaël Dioubaté en charge du Budget depuis le mois d’août dernier. La dernière en date a été enregistrée le 14 septembre 2018 (voir fac-similé). Et les commentaires vont bon train.
Dans la cité, certains qualifient déjà cette action du ministre Keira de « très audacieuse », d’acte « salutaire » et considèrent que cette « mesure disciplinaire » participe à redonner les marques à une police nationale dont certaines composantes en avaient assurément besoin. Par contre, d’autres estiment qu’il ne s’agit-là que d’une « simple opération de m’as-tu-vu, au sortir des 100 jours du ministre, et qui bruit à l’image d’un coup d’épée dans l’eau».
Néanmoins, l’histoire retiendra que le ministre Keira est passé à l’action. S’il parvient à balayer cette situation «particulièrement dommageable pour le contribuable guinéen», il aura réussi à remettre dans les caisses de l’Etat une importante masse salariale dont bénéficiaient des fonctionnaires indélicats abonnés à l’absentéisme et méprisant ceux de leurs collègues assidus au travail et en accord avec leur conscience.
Étant donné que le ministre Alpha Ibrahima Keira est un énarque digne de son rang, un homme qui dit, fait et assume en toute responsabilité, je conclus pour ma part que cette décision ne saurait rester au stade d’annonce. Dans l’un ou l’autre cas, les jours et mois à venir nous édifieront.
Par Ibrahima Diallo