Mohamed, 57 ans, le fils de l’ancien président guinéen Ahmed Sékou Touré, et son épouse Denise Cros-Touré, 57 ans, ont été officiellement inculpés hier de cinq chefs d’accusation. Selon le communiqué du Ministère de la Justice américaine publié hier sur son site, le couple a été inculpé de « travail forcé, hébergement illégal d’étranger pour des gains financiers et complot en vue de commettre des travaux forcés et d’abriter des étrangers en situation illégale ».
Selon l’acte d’accusation, en janvier 2000, les accusés, arrêtés en avril dernier, ont pris des dispositions pour que la victime, alors mineure, a quitté son village en Guinée, en Afrique de l’Ouest, pour Southlake, au Texas, pour travailler chez le couple. Pendant plus de 16 ans, les Touré l’ont forcée à travailler pendant de longues heures, exigeant qu’elle s’occupe de la garde des enfants, de la cuisine, du nettoyage et des travaux de jardinage. Même si la victime était proche de leurs cinq enfants biologiques, le couple lui a refusé l’accès à la scolarité, aux soins médicaux et aux autres possibilités offertes à leurs propres enfants. À plusieurs reprises, Denise Cros-Touré l’a frappée ou punie. Jusqu’au jour où les voisins ont aidé la victime à s’échapper en août 2016. Les accusés auraient refusé tout salaire à la jeune fille, l’ont isolée de sa famille et l’ont menacée de lui causer un préjudice grave si elle refusait de travailler. Dans le cadre de leur projet d’obliger la victime à travailler, ajoute le communiqué, les accusés ont confisqué les documents officiels de la victime et l’ont forcée à rester illégalement aux États-Unis après expiration de son visa de tourisme en mars 2000 et ont menacé de la renvoyer en Guinée si son travail était insatisfaisant. S’ils sont reconnus coupables de travail forcé, précise ledit communiqué, les accusés encourent une peine maximale de 20 ans de prison, une amende de 250 000 dollars et une restitution obligatoire. S’ils sont reconnus coupables d’avoir hébergé des étrangers, les accusés encourent une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement et une amende de 250 000 dollars. Plus loin, le communiqué indique que l’acte d’accusation n’est qu’une accusation, les accusés sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie.