Interviewé par nos confrères de Paris Match pour parler de son nouvel album, Johnny Clegg s’est confié sur sa santé plus que fragile. L’artiste, qui a connu trois rémissions du cancer du pancréas, a expliqué qu’on lui avait détecté « deux tumeurs au poumon lors d’un contrôle » tout juste deux semaines avant cet entretien, qui s’est tenu le 31 août dernier. « Et contre cela, je ne peux rien faire », a-t- il dit.
Le chanteur sud-africain, qui veut continuer jusqu’au bout à « être un père, un mari, un ami », se dit prêt à dire au revoir à ses fans. Son nouvel opus, le dernier selon ses dires, King of Time, sort ce vendredi, comme un cadeau d’adieu.
« Je dis au revoir à mon public. Je veux me produire tant que c’est encore possible en France, Nouvelle-Zélande et en Australie. Pour y donner les plus beaux concerts de ma vie, avant de ne plus pouvoir », a-t-il assuré.
« Je devrais être mort depuis deux ans »
Le chanteur estime avoir, « pour l’instant, » encore un peu d’énergie à revendre, bien que le cancer l’ait freiné « dans pas mal de projets ». « J’ai suivi une nouvelle chimiothérapie en février, une autre en juillet m’a affaibli. Ces tumeurs détectées au poumon ont été un vrai choc. En réalité je devrais être mort depuis deux ans », a confié celui qu’on surnomme le Zoulou blanc.
« Je suis un Zoulou. Donc, je crois à la philosophie des guerriers: je dois endurer pour survivre. Quand vous vous battez, c’est pour vivre. Vous devez être le premier à tuer. La question n’est pas: “Est-ce que je vais y arriver?” Mais plutôt: “Est-ce que je peux le faire et le refaire?” C’est facile de gagner une bataille, bien plus compliqué d’en gagner plusieurs », a-t-il ajouté.
En sursis avant le grand plongeon
Johnny Clegg, 65 ans, sait combien sa maladie « est difficile à vivre » pour ses proches, qui se préparent à sa mort depuis 2015. « Tout le monde sait que la fin approche. C’est une question de mois au pire, d’années au mieux. Je leur inflige involontairement une pression constante », a-t-il déclaré. « J’ai peur du moment où la maladie va exploser dans mon corps. Je ne gagnerai pas. Je suis en sursis, avant le grand plongeon ».
« Je me rends compte que, même si je suis un personnage public, c’est l’expérience la plus solitaire que j’aurai jamais vécue. Je suis seul face à la mort », a-t-il conclut.