Guinée : non à la violence et à la haine de l’autre !
L’on est au regret de constater que l’installation des conseils communaux et l’élection de leurs exécutifs ont donné lieu à des scènes de violences aussi bien dans la capitale que dans certaines localités de l’intérieur du pays.
A Conakry, un jeune a été tué à Koloma (commune de Ratoma) lors de la deuxième journée ‘’ville morte’’ décrétée par l’opposition républicaine pour protester contre les conditions dans lesquelles l’élection des exécutifs communaux s’est déroulée à travers le pays.
A Kindia, la capitale de la Basse Côte, l’élection du nouveau maire, en la personne de Mamadouba Bangoura de l’UDG, a été suivie de violences gratuites dont on aurait pu se passer allégrement. En plus des blessés plus ou moins graves, il y a eu dans la ville des agrumes des domiciles privés, des magasins et des boutiques qui ont été attaqués et vidés de leurs contenus.
A Gueasso (préfecture de Lola), l’on a enrgistré des blessés au cours des affrontements entre camps rivaux autour de la mairie de la commune rurale.
A Banfèlè (Kouroussa), c’est le nouveau maire élu (RPG) qui a vu son domicile incendié, dit-on, par les partisans de son rival (RPG également). Quid de Mafara (Dalaba), de Kalinko (Dinguiraye) ou de Gueckédou où règne un climat de tension lié à l’élection des exécutifs communaux.
Au regard de cette situation, l’on ne peut s’empêcher, en tant que patriote, de rappeler aux uns et aux autres que la Guinée est une et indivisible. Elle est et demeure notre maison commune, quelle que soit notre appartenance politique, ethnique ou religieuse. Les crises politiques dans le pays, aussi graves soient-elles, devraient être résolues autour de la table du dialogue et du consensus. Bien qu’étant des rivaux sur le terrain politique, les militants du parti présidentiel et ceux de l’opposition se doivent de garder jalousement à l’esprit l’impérieuse nécessité de préserver ce que nous avons de plus cher : la paix et l’unité nationale. Avant d’être militant de la Mouvance présidentielle ou de l’opposition, on est d’abord citoyen guinéen. Chaque Guinéen, de quelque bord politique qu’il soit, doit se faire le devoir de cultiver l’amour, la fraternité et l’entente entre toutes les filles et tous les fils du pays. Dans une même famille, il n’est pas interdit par exemple que le père se réclame de la Mouvance alors que ses enfants revendiquent fièrement leur appartenance à l’opposition. Ces divergences d’ordre politique ne devraient, en aucun cas, être source de conflit ou de tension au sein de ladite famille.
Donc, en lieu et place des discours, chaque Guinéen doit, à travers ses faits et gestes au quotidien, donner la preuve irréfutable que la Guinée est une famille, dont les membres, que nous sommes, ne devraient pas se faire prier pour marcher et regarder dans la même direction.
IBRAHIMA SORY CISSE