Alors qu’un adolescent a été tué par balle, mardi 23 octobre, en marge de la manifestation interdite de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, a indiqué que sa voiture avait été visée par un tir.En fin de matinée mardi, le leader du parti UFDG s’apprêtait à rejoindre ses partisans à qui il avait demandé de se mobiliser pour dénoncer les conditions d’installation des conseils communaux. Mais Cellou Dalein Diallo raconte que sa voiture a été arrêtée par les forces de l’ordre à deux kilomètres à peine de son domicile.
« Ils nous ont arrosés de gaz lacrymogènes au point qu’on n’arrivait plus à se voir, on avait mal aux yeux. C’est alors qu’on a tiré sur ma voiture, raconte-t-il. La balle a percé le pare-brise et est allée percer la lunette arrière de la voiture. »
Une balle a effectivement traversé le véhicule de Cellou Dalein Diallo, confirme un expert en armement interrogé par RFI. L’impact est visible sur les pare-brise avant et arrière du véhicule. L’opposant a même publié des photos sur Twitter :
La balle n’a pas fait de victime. Le chauffeur a été très légèrement blessé par des éclats de verre, mais Cellou Dalein Diallo dit se sentir en danger.
Démenti des autorités
De leur côté, les autorités mettent en doute les propos du chef de file de l’opposition. Le ministre de l’Information, Amara Somparé, assure qu’aucun coup de feu n’est venu des gendarmes et policiers.
« Je suis très surpris d’entendre qu’une balle aurait traversé son pare-brise parce que les forces de maintien de l’ordre qui sont déployées dans la ville pour disperser les manifestants ne sont équipées que d’armes conventionnelles de maintien de l’ordre. Donc, un coup de feu ne peut pas partir du côté des forces de l’ordre », assure-t-il.
Le ministre de l’Information précise par ailleurs que la marche était interdite par les autorités en raison d’un risque important de trouble à l’ordre public. La manifestation de l’opposition avait en effet été interdite. Une décision ignorée par les manifestants privés, estiment-ils, de marches depuis le mois de juillet.
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l’ordre ont donc occupé le lieu de départ prévu de la manifestation à Conakry, menaçant de châtier tout contrevenant. Au fur et à mesure que le nombre de manifestants grossissait, la tension montait et les esprits s’échauffaient de part et d’autres.En voulant ériger des barricades sur un grand boulevard de la banlieue, des jeunes ont été gazés par les forces de l’ordre massivement déployés dans les quartiers fiefs de l’opposition. C’est dans le quartier de Cosa qu’un homme de 18 ans a été tué par balle.
Dans le cortège, outre Cellou Dalein Diallo, il y avait aussi d’autres opposants, dont Faya Millimouno, Dembo Sylla, le Dr Ibrahima Diallo et Ahmed Kourouma du parti GRUP.