La politique a désormais tendance à s’incruster dans les meurs du guinéen, depuis l’avènement au pouvoir en 2010 de l’ancien opposant historique, finalement, porté à la magistrature suprême.
Ce mardi 23 octobre, quand l’opposition républicaine, a décidé de braver l’interdiction annoncée de sa marche qui était prévue sur l’autoroute Fidel Castro, rares sont des observateurs, qui avaient imaginé que les échos retentissants de cette marche avortée allaient faire date dans les annales de l’histoire politique tumultueuse de la Guinée.
Ils ont encore pensé, comme c’est de coutume depuis tout le temps, que les populations n’allaient pas se souvenir longtemps de cette autre marche qui a eu lieu dans des conditions non inhabituelles, si elle n’avait produit que les habituels cyniques décomptes macabre et les destructions de bien publics et privés.
C’est bien cet débat inopportun sur la tentative d’assassinat du chef de file de l’opposition, avec ce très controversé feuilleton du tir sur la voiture de celui-ci, qui est l’élément nouveau, qui a eu le don de faire traîner l’actualité sur cette marche.
Comme pour dire que toutes les autres fois, il ne s’agissait que des âmes qui n’ont d’impact équivalent à elle seule, ou qui ne pouvaient servir à faire fléchir le pouvoir à elles seules qu’en ayant une comptabilité élevée de morts, pouvant susciter ainsi, aussi bien dans le pays qu’à l’étranger , une très grande indignation.
Il est donc évident, que le fait marquant de cette dernière manifestation, est le « tir » sur le véhicule du chef de file de l’opposition, ce, en dépit de la mort d’un jeune innocent.
La hiérarchie des valeurs s’impose donc et détourne le débat en faveur de l’actualité concernant le grand chef, donnant alors l’impression d’ignorer les 96 autres personnes qui se sont offertes en martyrs en obéissant aux différents appels à manifester.
Le pays s’émeut et s’inquiète pour cette fois-ci à cause du traitement particulier qui est fait de cette actualité.
Les passions se déchaînent pour la conquête de l’opinion. La bataille des médias, qui se mène parfois avec une forte dose de cupidité, est impitoyable entre les adversaires politiques traditionnels, en vue de s’offrir cette opinion qui a la force de faire basculer les choses.
Cellou et ses nouveaux collègues de l’opposition qui, il faut le préciser de passage, présentent en ce moment un visage totalement saugrenu, depuis le départ des principales têtes d’affiche de la scène politique nationale, ont besoin d’exploiter à fond cette « opportunité politique », pour s’attirer des sympathies et amenuiser des contradictions grandissantes en leur sein.
Ils en ont aussi besoins afin de braquer sur la Guinée, les projecteurs inquisiteurs de la communauté internationale, les gardiens de la démocratie et des libertés, qui les avait détournés de notre pays.
En réalité, le débat actuel, conviennent des observateurs, ne peut profiter au pays qui vogue depuis un certain temps, sur un flot tumultueux avec une succession de crises.
Encore la politique politicienne, pour diviser et condamner le pays à la misère.
Mognouma Cissé