L’élection –contestée- du maire de Matoto le 15 décembre dernier continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. L’ancien Premier ministre guinéen Ahmed Tidiane Souaré a déclaré dimanche dernier sur Djigui fm que ce qui se passe à Matoto autour de l’élection du maire doit être considéré comme des ratés en matière d’élection de proximité. Estimant qu’ « il faut soumettre le problème à la loi, pour qu’un examen approprié et indépendant soit fait ». Réaction…
« (…) Ce qui se passe à Matoto, on peut considérer cela comme des ratés en matière d’élections de proximité compte tenu de la maturité de notre démocratie. L’exécutif communal doit être mis en place dans des conditions beaucoup plus transparentes. Il n’y a que 45 voix à Matoto, donc il faut aller au bout du processus. Ceci ne fait pas l’honneur des grandes formations politiques en compétition dans cette commune.
Il est évident que dans un match, l’arbitre a son mot à dire si chaque protagoniste s’attribue une victoire. Il appartient à l’arbitre de veiller à ce que la procédure soit respectée. Nous avons des lois de la république, donc les recours en la matière sont censés être connus. Je comprends bien que le ministre en tant que département de tutelle pour ces genres d’élections, si le processus n’aboutit pas, qu’il faille bien la suspendre, je pense que la décision qui va suivre, va être légale.
Je pense que toute élection qui ne se caractérise pas par la transparence, l’équité et la justice dans la comptabilité des suffrages, n’est pas crédible. Si elle n’est pas crédible, elle suscite des réserves, des frustrations et des contestations donnant lieu à des conflits. Et lorsqu’il y a des conflits, il faut dire que l’élection n’a pas été bonne. Je considère que notre démocratie est en recul par rapport à ce que nous connaissons dans ce pays. Nous ne pouvons pas organiser entre nous, par nos institutions, selon nos lois, des élections crédibles. Et je pense que nous avons une maturité démocratique qui devait nous permettre de le faire, les institutions existent, la CENI est là, le Ministère de tutelle [Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation], tous les instruments juridiques. Je pense que ce sont les hommes, les citoyens, les militants qui ne sont pas à la hauteur du défi démocratique.
Je ne sais pas qu’est-ce qu’il faut faire ? Parce que c’est un processus dit-on qui n’est pas arrivé à sa fin. Certains estiment qu’il y a un gagnant, d’autres estiment que le processus a été interrompu en cours de comptabilisation des suffrages. Donc devant un tel imbroglio politico-juridique, je pense qu’il faut soumettre le problème à la loi, pour qu’un examen approprié et indépendant soit fait.
Le message que je leur donne [pouvoir et opposition], c’est de rappeler que l’UFDG et le RPG ne représentent pas la république, ne représentent pas la Guinée, ne représentent pas tous les Guinéens. Ils doivent se soumettre à la loi ».
Noumoukè S.
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